On appelle cela : retour à l’envoyeur. Après avoir fait la morale aux organisateurs de courses cyclistes sur la multiplication des affaires de dopage, ARD se retrouve à son tour montrée du doigt. La chaîne de télévision publique allemande a confirmé avoir signé avec le coureur cycliste allemand Jan Ullrich un contrat d’exclusivité, qui prévoyait des primes en cas de victoire.
C’était une idée saugrenue: signer un contrat avec un sportif et y ajouter des primes de résultats étaient une erreur, a regretté Günter Struve, directeur des programmes de l’ARD. Cette affaire est un acte de négligence collective: beaucoup de responsables auraient pu lire ce contrat, j’aurais dû le faire, a admis M. Struve.
Ces révélations ont valu à la chaîne publique financée en partie par la redevance audiovisuelle des sévères critiques, alors que Jan Ullrich a été licencié par son équipe T-Mobile pour son implication présumée dans le réseau de dopage sanguin du médecin espagnol Eufemiano Fuentes. Selon plusieurs journaux, ARD a versé depuis 1999 – à l’exception de 2002 où Ullrich a été suspendu dix mois – jusqu’à 195.000 euros par an au vainqueur du Tour de France 1997 en échange d’entretiens et de reportages exclusifs.
Le contrat, qui expire fin 2006 et qui est gelé depuis les soupçons de dopage pesant sur Ullrich, était également assorti de primes : 20.000 euros pour une victoire d’étape dans le Tour de France, 30.000 euros pour un titre olympique.
ARD a par ailleurs révélé qu’elle disposait de contrats similaires, sans primes de résultats, avec un autre coureur, Erik Zabel, le boxeur Markus Beyer et la championne du monde de football Nia Künzer. Nous avons appris de nos erreurs et ces contrats ne seront pas prolongés et il n’y en aura pas de nouveaux, a affirmé Günter Struve.