Comme chaque saison nous publions avec la complicité du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), le bilan du traitement statistique de ses relevés de temps d’antenne sportif sur les cinq chaînes nationales de télévision hertzienne. Ces résultats, retraités par La Lettre de l’économie du sport, montrent que 2005 n’a pas été une grande année sportive. Le volume des programmes sportifs proposés par les chaînes nationales, Canal+ comprise, a en effet continué à diminuer en 2005. Depuis 1992, il n’a même jamais été aussi bas : 1.795 heures contre 2.305 heure en 2001, dernière année post-olympique. Comme toutes les années impaires, 2005 ne comportait ni Coupe du monde de football, ni JO dété.
Les deux chaînes privées généralistes sont centrées sur un petit nombre de disciplines tandis que les chaînes publiques couvrent, pour leur part, un éventail beaucoup plus large de sports. Canal+ occupe une position spécifique, avec un volume de diffusion plus important mais concentré sur une douzaine de disciplines dont certaines invisibles sur les autres chaînes, comme le hockey sur glace ou le football américain, explique le CSA. L’ensemble des programmes sportifs de TF1, France 2, France 3, Canal+ et M6 ont atteint en 2005 un volume de 1.795 heures et 4 minutes, total qui représente une diminution importante par rapport aux années précédentes. Explications possibles : comme toute année impaire, aucun événement sportif de grande envergure (exception faite des Championnats du monde d’athlétisme) n’était organisé en 2005. Par ailleurs, au cours des dernières années, TF1 a réduit sensiblement le nombre de ses matches de football, commente le CSA. Les chaînes publiques, pour leur part, ont réservé une part plus importante de leurs investissements aux grands événements, restreignant ainsi la place des compétitions moins prestigieuses. Canal+ a progressivement réorienté vers Sport+ et Canal+ Sport une partie de sa couverture des manifestations de sports collectifs. Globalement cependant, cette baisse est concomitante avec l’accroissement de l’offre de retransmissions sportives dans le reste du paysage audiovisuel français, sur les chaînes payantes en particulier. Au total, 35 sports ont été exposés en 2005 sur les chaînes hertziennes nationales.
Le tennis détrône le rugby
Comme de coutume, le football se positionne en tête de classement mais accuse une baisse sensible avec un volume de 549 heures de programmes, dont 340 heures diffusées sur Canal+. Le tennis détrône le rugby à la deuxième place du classement avec un volume de 207 heures contre 185 heures pour le ballon ovale. Du reste, sur les chaînes gratuites, le nombre d’heures de tennis a même dépassé celui du football (situation observée pour la dernière fois en 1989), qui demeure néanmoins l’un des seuls sports programmés en début de soirée. Autre surprise : le basket-ball américain se hisse à la quatrième place avec un volume de 177 heures grâce à Canal+, très adepte des sports US. Suivent les émissions généralistes (163 heures), le cyclisme (135 heures) qui dégringole à la sixième place (4ème en 2004 avec 181 heures), et les sports mécaniques hors F1 (81 heures). L’athlétisme, boosté par les Championnats du monde, réalise un score tout à fait honorable avec 71 heures de programme. Le golf, pour sa part, réalise l’une de ses plus mauvaises performances avec seulement 35 heures de programmes en 2005.
Entrée fracassante du fitness
Surfant sur la vague fitness, M6 propose depuis 2005 une émission de fitness à domicile, baptisée Hit Forme. Une télé coach personnelle pour travailler et muscler ses bras, ses pectoraux, ses jambes, ses abdos, ses fessiers, etc. Les 24 heures programmés par la chaîne propulsent pour la première fois la pratique à la 11ème place du classement, devant le football américain (22 heures) et le patinage artistique (21 heures). A l’inverse, la boxe enregistre un volume de programmes très faible : 14 heures. A noter également, l’apparition dans le bas du tableau des sports extrêmes.
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Le début dun nouveau cycle ?
Toutes les tendances observées depuis 1992, et plus encore depuis 1998, semblent remises en cause par ce tableau 2005. On note dabord un net tassement du football, qui tire le volume global vers le bas. On observe ensuite que lenvol du rugby est stoppé net (voir tableau ci-dessous), au profit du tennis et du basket NBA. On retiendra enfin que leffet post-olympique nexiste plus : le judo est passé de 18 heures dantenne en 2004 à 37 minutes en 2005; le handball, malgré des championnats du monde programmés en 2005, est passé de 61 heures à 1h57; le volley-ball est passé de 45h à… zéro minute !