Conseiller spécial auprès de Lucas de Meo, président de Renault, depuis la fin juin, l’influence de Flavio Briatore est déjà considérable sur Alpine. L’Italien de 74 ans, de retour en Formule 1 après quinze ans d’absence, a présenté en marge du Grand Prix des Pays-Bas sa vision du futur de l’écurie française.
A force de marteler que Renault ne souhaite pas vendre l’écurie, on finit par comprendre l’inverse. L’abandon du moteur maison pour devenir client de Mercedes n’a rien de rassurant sur l’avenir d’une écurie à la peine depuis plusieurs saisons. «Il faut faire le ménage pour être sûr que tout le monde tire dans le même sens», a estimé samedi Flavio Briatore dans le flambant neuf motor-home d’Alpine. Son constat est sans équivoque : « Il n’y avait pas de management. Je pense que le problème d’Alpine a été de choisir quelques mauvais dirigeants. Ce n’est pas facile de diriger l’usine d’Enstone, c’est une très grande équipe, un monstre. Pour cela, vous devez être sur place. Il est très difficile de diriger cette équipe depuis Paris ou un autre endroit. Il faut être présent au quotidien. » C’est la mission assignée au nouveau team principal, l’Anglais Ollie Oakes (36 ans).
Alors que Renault investit massivement dans son écurie de F1 sans en recueillir les fruits, l’éclaircie n’est pas pour demain. « Il faut être réaliste, on espère se battre pour des podiums en 2027, prévient Briatore. La situation actuelle n’est pas idéale et la concurrence est rude, 6-7 équipes peuvent se battre pour des victoires. On doit mettre les bonnes personnes aux bons endroits et travailler dur. Une bonne équipe est une équipe qui travaille main dans la main et où tout le monde a la même ambition d’atteindre les sommets. » Ce sera avec un moteur Mercedes (conçu en Angleterre, ndlr) à partir de 2026. Une trahison pour les équipes de Viry-Châtillon (Essonne), mais Briatore se dédouane d’avoir pris la décision. « Moi je n’y suis pour rien, c’est une décision prise par le président (de Renault) avant que j’arrive. Je n’ai rien d’autre à dire. Je ne suis pas toujours le méchant. Vous pouvez me blâmer pour beaucoup de choses mais pas pour cela. » Avant de conclure par une pirouette : « Je crois que McLaren est motorisée par Mercedes…et ils ne marchent pas trop mal, non ? »