Officiellement, au 30 juin 2009, la dette du Paris SG présentée devant la Direction nationale du contrôle et de gestion (DNCG) était de 14,4 millions d’euros (pour une perte de 5,4 millions d’euros). En réalité, le club parisien a accumulé une dette de 50,4 millions d’euros en trois ans envers son actionnaire de référence, Colony Capital, qui n’est pas près de revoir ses fonds.
Dans quelques jours, le Paris SG recevra l’Olympique de Marseille pour la grande affiche du Championnat de France de Ligue 1. Le match qu’il ne faut surtout pas perdre. C’est traditionnellement à cette période de l’année que les médias s’amusent au jeu des comparaisons entre les deux clubs. Comparaison sportive, mais également financière. Ainsi, le journal Le Parisien a révélé au cours de la semaine que le Paris SG a accumulé une dette de 50,4 millions d’euros en trois ans alors que les finances du club parisien avaient été mises à zéro par Canal Plus lors de la cession de la formation parisienne au trio Colony Capital, Butler Capital Partners et Morgan Stanley.
Le montant avancé ne surprendra personne puisque le club parisien accumule les exercices déficitaires saison après saison. Et qui encaisse les pertes à répétition du PSG ? Colony Capital bien sûr. Ici aussi pas de surprise. Le fonds d’investissement est l’actionnaire majoritaire du club et ne fait que jouer son rôle en volant au secours d’une de ses filiales. Ce qui surprend dans les révélations du Parisien, c’est le schéma capitalistique retenu pour éponger les pertes du PSG. Ces 50,4 millions (soit autant ou presque que l’endettement total de 60 millions d’euros de l’ensemble des vingt formations de Ligue 1 selon la DNCG) représentent la dette générée par l’activité Paris SG et celle de la SESE, la société exploitant le Parc des Princes. L’enceinte qui représente la pierre angulaire de l’investissement de Colony dans le football, mais dont le projet tarde à se concrétiser. Cette dette financière, due à l’actionnaire et aux banques, n’apparaît pas dans les comptes du PSG. La majeure partie de cette créance est inscrite dans les comptes de Holding Sport Evénement (HSE) qui détient le club et qui appartient à Colony. HSE ne sert qu’à ça. Le holding ne détient aucun actif et se contente d’encaisser les pertes du Paris SG. Rien d’illégal là-dedans, mais cela en dit long sur le niveau de rentabilité du club parisien.
Et la situation ne risque pas de s’arranger. Aux 50 millions déjà perdus, il faudra bientôt ajouter les engagements pris par le club. Ainsi, 1 million d’euros a été prévu pour des litiges prud’hommaux en cours. Mais surtout, Paris doit aussi s’acquitter de 21,6 millions d’euros pour des transferts de joueurs dont des traites restent à régler : 14,75 millions d’euros sont à verser d’ici au 30 juin 2010. Paris a également repoussé le remboursement de sa ligne de crédits de 12 millions d’euros ouverte à la banque Natixis. Un crédit gagé sur les droits TV du club jusqu’en 2011. A la lecture de ces chiffres, les supporters parisiens n’ont aucune illusion à se faire. Quand viendra l’ouverture du marché des transferts, Paris n’aura pas les moyens de rivaliser avec les grosses cylindrées du championnat. Sauf effort improbable de Colony, il faudra d’abord vendre des joueurs avant d’acheter. Et peut-être même céder des joueurs pour éponger une partie des pertes à venir.
Car la situation empire. Le déficit de la saison en cours est estimé à plus de 16 millions d’euros. Et ce, sur la base d’une quatrième place en championnat. Un objectif irréaliste aujourd’hui pour un club qui se traîne à la 12e place. Entre les deux places, ce sont plusieurs millions d’euros versés au titre des droits télés qui s’envolent. Dans ces conditions, il n’est pas certain que les actionnaires se consolent d’économiser la prime de qualification en Ligue des champions de trois millions d’euros promise aux joueurs pour la saison 2009-2010…