Le Paris SG est le cinquième club de football le plus riche de la planète avec un chiffre d’affaires estimé à 398,8 millions d’euros lors de la saison 2012-2013. Un classement inédit pour un club français. Dans le même temps, l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais sont éjectés du Top 20.
On le supposait, mais pas à un tel niveau et si rapidement. Le rapport annuel du cabinet Deloitte sur les clubs de football les plus riches au monde fait du Paris Saint-Germain l’une des plus grandes puissances de la planète. Comme l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais au cours des dernières années. Non. L’OM et l’OL avait des allures de figurants alors que le PSG déboule au banquet à la 5e place derrière les superpuissances habituelles que sont le Real Madrid, qui conserve sa place de leader (518,9 M de chiffre d’affaires), le Barça (482,6 M), le Bayern Munich (431,2 M) et Manchester United (423,8 M), tombé du podium. Depuis que Deloitte compare les modèles économiques des clubs, jamais une formation de Ligue 1 n’était apparue aussi haut dans le classement. Avec 398,8 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, le PSG, 10e la saison passée, a tout simplement quadruplé ses revenus depuis juin 2011 et le rachat du club parisien par le Qatar !
Ce qui peut sembler anachronique car dans le même temps, le Parc des Princes n’a pas gagné un seul siège supplémentaire et les droits TV de la L1, la principale ressource des clubs en France, ont baissé. Mais le propriétaire du PSG, le fonds Qatar Sports Investments, a bien des atouts dont le club parisien profite aujourd’hui. Son ascension s’explique par la hausse des revenus les jours de match (53,2 M) et des revenus TV (90,9 M grâce à la Ligue des champions contre 43,9 M la saison passée), et surtout par les contrats de sponsoring signés au cours des derniers mois. Ceux avec QTA (100 M) et l’opérateur téléphonique Ooredoo (75 M) rapporteraient près de 175 M par an au club de la capitale, même si le premier est dans la ligne de mire de l’UEFA qui doit encore le valider dans l’optique du fair-play financier.
Si le PSG joue effectivement dans la cour des grands, financièrement et sportivement (ce qui est nouveau aussi pour une formation française), il devient l’arbre qui cache la forêt. Paris est l’unique représentant français dans le Top 20. Respectivement 17e et 18e la saison passée, Marseille et Lyon chutent, faute de participation à la Ligue des champions en 2012-2013. L’OM (104,3 M) se retrouve à la 30e place et l’OL disparaît tout simplement d’un classement que Monaco, autre nouveau riche de L1, n’a pas encore intégré. Pour les deux olympiques, la question de leur modèle économique se pose clairement. L’OM souffre des travaux de rénovation du stade Vélodrome qui ampute une partie de ses recettes. Mais le LOSC est en train de prouver avec un stade neuf de 55.000 places qu’il est aussi possible de perdre de l’argent. Car l’enceinte ne va pas sans les résultats sportifs. Éliminé sans gloire cette saison de la Ligue des champions (avec un 0 pointé historique), l’OM ne devrait pas disputer de compétition européenne la saison prochaine. Le club phocéen va récupérer cet été un stade mais il aura perdu des matches en plus à disputer. Le cas de l’OL est délicat aussi. Lyon fait le dos rond en attendant d’entrer lui aussi dans son nouveau stade. Mais si le stade des Lumières devrait effectivement être un foyer important de ressources pour le club, il ne le sera pas avant janvier 2016. En attendant, l’OL doit faire sans lui, sans Ligue des champions et sans joueur majeur à céder pour compenser son manque à gagner.
Sans surprise, dans le panorama dressé par Deloitte, on retrouve une majorité de formations de Premier League. Six équipes (MU, City, Arsenal, Chelsea, Tottenham et Liverpool) sont représentées. L’Allemagne (Bayern, Dortmund, Schalke 04, Hambourg) et l’Italie (Juventus, Milan AC, Inter Milan, AS Roma) ont chacune quatre équipes dans le Top 20, contre trois pour l’Espagne (Real, Barça, Atlético Madrid). Même la Turquie, avec deux représentants (Galatasaray et Fenerbahçe) fait mieux que la France. La domination anglaise devrait s’accentuer l’année prochaine. On s’attend à ce qu’il y ait plus de clubs anglais dans le Top 20, en raison de l’augmentation de leurs droits TV , souligne Austin Houlihan, l’un des responsables de l’équipe économie du sport de Deloitte.