C’était le week-end des retours. Avec quatorze buts, les défenses en béton ont fait leur retour en Ligue 1 à l’occasion de la 5e journée après une petite embellie statistique. Ce week-end, on a également appris que la Ligue 1 était à nouveau en déficit après trois exercices positifs. Il y a des habitudes dont il est difficile de se défaire.
La présentation de comptes positifs de la part des clubs de Ligue 1 devenait familière. Et puis patatras. Après trois exercices positifs (28 millions d’euros au 30 juin 2006, 43 millions au 30 juin 2007 et 25 millions l’année dernière), les clubs de l’élite sont redevenus déficitaires au 30 juin 2009. D’environ 20 millions deuros selon le journal L’Equipe qui divulgue les premiers éléments collectés par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).
Une douche froide, mais qui fait dire à Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP), que le football n’échappe pas à la réalité économique. En comparaison d’autres pays, la France résiste mieux aux effets de la crise car nos clubs sont gérés de façon saine, nuance le président de la LFP. Le retour au déficit aurait pour origine la baisse de la plus-value réalisée sur les transferts. Avec les droits de retransmission, la cession des joueurs, en particulier à l’étranger, est l’autre poumon économique des clubs. Ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Durant l’intersaison, certains marchés se sont contractés. Si l’Olympique Lyonnais a rebondi sur l’appétit du Real Madrid en lui cédant Karim Benzema pour 35 millions d’euros, les autres formations n’ont pas bénéficié du traditionnel appel des clubs anglais. Les dépenses des clubs d’outre-Manche ont diminué de 10% et se sont surtout concentrées sur le marché intérieur. Paradoxalement, les clubs français ont justement choisi cette intersaison pour déverrouiller leur portefeuille en dépensant, presque, sans compter (72 M à Lyon). Ce qui pourrait se ressentir sur les comptes des prochaines saisons et surtout sur le niveau de la masse salariale des clubs alors que Frédéric Thiriez insiste sur la bonne maîtrise des salaires, qui ont cessé d’augmenter au cours de la saison 2008-2009.