La secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, a fait part mercredi de sa crainte que la bulle financière entourant le football européen n’explose, au lendemain d’une décision de principe de l’UEFA pour limiter l’endettement des clubs.
Il y a un nuage financier noir au dessus du football européen, a déclaré Mme Yade, invitée de Questions d’Info LCP/FranceInfo/AFP, en citant le montant des transferts effectués cet été.
Cela ne peut plus durer. On va droit dans le mur, a-t-elle poursuivi, en mettant l’accent sur les clubs qui s’endettent à un point tel pour l’achat de joueurs qu’ils ne pourront plus rien faire.
Mardi, le comité exécutif de l’UEFA, organe décisionnaire, a adopté à l’unanimité le principe du fair-play financier, soit un contrôle de gestion réservant à l’avenir l’accès des compétitions européennes aux clubs avec des budgets équilibrés, écartant les clubs endettés.
Ce que Michel Platini, président de l’UEFA, appelle la victoire à crédit -le succès d’un club endetté qui vit sur de futures rentrées d’argent- ne serait donc plus possible à l’avenir.
Selon Mme Yade, la situation est si périlleuse qu’on risque d’avoir la même chose que la crise financière déclenchée l’an dernier avec les crédits hypothécaires.
La secrétaire d’Etat a expliqué vouloir tout faire pour que l’Union européenne organise un sommet sur le football afin de trouver des solutions. Avant la fin de l’année, ce serait bien, a-t-elle dit.
Il faut poser des règles, comme pour la crise financière, a-t-elle insisté.
S’agissant de l’Euro 2016 à l’organisation duquel la France est candidate, Mme Yade s’est montrée optimiste : Nous sommes parmi les favoris, nous avons des chances sérieuses.
Elle a annoncé qu’une réunion budgétaire présidée par le Premier ministre François Fillon se tiendrait jeudi à Matignon pour décider de la contribution financière de l’Etat nécessaire à l’organisation de cette compétition.
La secrétaire d’Etat avait évoqué au début de l’été la possibilité que le grand emprunt serve à construire ou rénover les stades, une proposition qui avait été repoussée.
Elle a chiffré à 1,6 milliard d’euros le coût de l’organisation de l’Euro 2016, en soulignant que l’Etat était appelé à contribuer à hauteur de 5 ou 7%, le reste étant financé par le privé et les collectivités.
Mme Yade a fait valoir qu’un tel événement allait créer 15.000 emplois. Cela booste l’économie, cela fait de l’attractivité touristique, cela rentabilise les stades, a-t-elle plaidé.