La crise financière ? Le Real Madrid ne connaît pas. Pas plus que le FC Barcelone. Pour le Deportivo La Corogne ou Majorque, c’est une autre histoire. Mais pour eux, les difficultés avaient débuté avant le début de la crise.
Le Real Madrid se trouve dans une bonne situation économique et financière et est en tête du classement mondial des revenus, indique son directeur général exécutif, José Angel Sanchez pour rassurer sur l’état des finances du club madrilène en pleine débâcle des marchés financiers. Le budget que nous préparons pour cette année dépasse les 400 millions d’euros. C’est un chiffre très élevé, a poursuivi M. Sanchez, soulignant que le club faisait des efforts pour limiter les dépenses. Le Real Madrid, vainqueur du Championnat d’Espagne les deux dernières saisons, a enregistré lors de son dernier exercice un bénéfice avant impôt de 97 millions d’euros, contre 40 millions pour 2006-2007.
Selon un classement établi par le cabinet Deloitte, le Real, au cours de la saison 2006-2007, était demeuré en tête du classement mondial des clubs pour les revenus dégagés, avec 351 millions d’euros, devant le club anglais de Manchester United (315 millions) et son rival du FC Barcelone (290 millions).
Au FC Barcelone, la crise serait sous contrôle
Le vice-président du FC Barcelone chargé de la gestion, Joan Boix, a également tenu à rassurer sur la santé économique du club, soulignant que la crise (pouvait) affecter certains secteurs (du club catalan) mais que tout était sous contrôle. Les contrats avec Mediapro (pour les droits de retransmission télévisée) et Nike (équipementier sportif) sont des contrats sûrs, toujours en vigueur (…) et qui couvrent un pourcentage très élevé du budget du club, a-t-il ajouté.
M. Boix a également souligné que le Barça allait finir de rembourser à la fin octobre son crédit bancaire de 92,5 millions d’euros, contracté à l’été 2003 pour restructurer sa dette. En juillet 2008, la dette totale du club blaugrana s’élevait à environ 190 millions d’euros.
Le Deportivo fait la manche
Tous les clubs espagnols ne sont pas dans une position aussi confortable. En situation financière délicate depuis plusieurs années, le Deportivo La Corogne demande l’aide du gouvernement régional de Galice. Je demande un effort à la Xunta (gouvernement régional de Galice), le Depor la remboursera avec les intérêts, assure le président du club de football, Augusto Lendoiro, qui a débuté sa 21e saison à la tête de La Corogne, champion d’Espagne en 2000. Tous les clubs reçoivent l’aide du gouvernement régional et des mairies, mais pour nous…, ajoute le président du Deportivo, qui peine à trouver des parraineurs.
Et lorsque l’appel aux collectivités ne suffit pas, les clubs se vendent. Comme avec Majorque. Un tribunal espagnol autorise la vente de la majorité des parts du club de Majorque à l’entrepreneur britannique Paul Davidson. Cet ancien plombier, aujourd’hui à la tête d’une société spécialisée dans la réparation de pipelines et de gazoducs, va débourser 38 millions d’euros pour racheter 91,24% des parts du club à Vincente Grande, un homme d’affaires espagnol dont l’entreprise immobilière est en difficulté. Comme Grande est en cessation de paiement, l’accord devait être approuvé par un tribunal. Davidson a coiffé sur le fil l’ancien président de Newcastle United, Freddy Shepard. Ce qui pourrait traduire une nouvelle tendance. Ejectés de la Premier League par les fortunes russes, américains ou arabes, les Anglais vont-ils essayer de se refaire ailleurs en Europe, et notamment en Espagne ?