Le constructeur automobile allemand Audi va acquérir 9,09% du capital du club de football du Bayern Munich pour 90 millions d’euros. Après Adidas, Audi est le second fleuron de l’industrie allemande à prendre des parts dans le club bavarois.
Depuis 2002, 10% du capital du Bayern Munich appartient à Adidas, l’équipementier du club. Une exception dans la politique du numéro 2 mondial des articles de sport. Une autre figure de l’économie allemande fait son entrée dans le capital du club bavarois, le club le plus titré de Bundesliga. Audi, filiale haut de gamme de Volkswagen, va acquérir une participation de 9,09% entre mars 2010 et juillet 2011. Le reste étant aux mains du club lui-même. Pour nous, cela a été décisif que nous ayons à nouveau trouvé avec Audi un partenaire qui s’identifie au football, à notre club et à nos supporteurs, précise le président du Bayern Munich, Karl-Heinz Rummenigge. Audi est déjà l’un des partenaires du Bayern Munich : il fournit chaque saison aux joueurs du club ses véhicules. L’opération valorise le Bayern à 1 milliard d’euros ! C’est l’alliance de deux marques premium, selon Rupert Stadler, président du conseil d’administration d’Audi. Partenaire du club depuis 2002 (comme du MIlan AC, du Real Madrid ou de Manchester United), Audi, basé à Ingolstadt en Bavière, s’offre le luxe de renforcer son engagement marketing dans le football dans la ville du constructeur rival, BMW.
L’alliance de deux marques premium
L’opération devrait permettre au Bayern Munich de réduire l’endettement généré par la construction de l’Allianz Arena, son stade inauguré en 2005. Encore que. Ses liquidités propres se montent à 33,7 millions d’euros, ce qui fait dire aux dirigeants bavarois que leur club n’a pas d’équivalent en Europe sur le plan économique. Et si le club de Franck Ribéry connaît une saison difficile sur le plan sportif, il reste à l’abri du besoin financièrement. Le Bayern Munich a généré un chiffre d’affaires de 268,7 millions d’euros et un bénéfice de 2,5 millions d’euros en 2008-2009. Mais le club a enregistré un recul de son chiffre d’affaires de 18,1 millions d’euros par rapport à 2007-2008. Cette baisse s’explique par la terne saison 2008-2009, avec l’élimination en quart de finale de la Ligue des champions et surtout la perte du titre de champion d’Allemagne. Etant donné le contexte économique, on doit être satisfait de ces résultats, indique Karl Hopfner, directeur financier du Bayern.
Nous sommes indépendants financièrement, quel autre club de haut niveau peut le revendiquer ?, a souligné Uli Hoeness, qui, après trente ans au poste de manageur général, va devenir président du conseil de surveillance, en remplacement de la légende Franz Beckenbauer, nommé lui, président d’honneur du Bayern. Pour succéder à Hoeness, considéré comme le principal artisan de la réussite économique du Bayern, le club a fait appel à l’un de ses anciens joueurs, Christian Nerlinger qui occupe depuis juillet 2008 le poste de directeur sportif.