Nouveau président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune condamne, dans L’Équipe, l’attitude de Mediapro, refusant d’honorer son échéance du 5 octobre (172 M€) et sa volonté de vouloir renégocier le prix du contrat signé en 2018. L’ancien président de l’Olympique de Marseille compte se tourner vers l’actionnaire majoritaire de Mediapro, le fonds chinois Orient Hontai Capital.
« Je suis surpris sur la forme et inquiet sur le fond », confie Vincent Labrune à L’Équipe dans un entretien à paraître samedi. Alors que le néo-président de la LFP (élu le 10 septembre) devait faire sa rentrée médiatique en présentant ses projets, il doit gérer la plus grave crise de l’histoire du football professionnel français. En plus de la crise sanitaire, le clash avec Mediapro risque d’entraîner un tsunami sur les clubs, mais aussi l’ensemble du sport français. N’oublions pas qu’une partie des droits TV (via la taxe Buffet) est reversée aux disciplines oubliées des droits de retransmission.
« A minima, on dira que cela entache la relation de confiance ! », convient Vincent Labrune dans le quotidien sportif. « Et sur le fond, cela pose question sur le projet global de Mediapro en France et sur les capacités de ce groupe à faire face à ses obligations contractuelles et financières vis-à-vis de la LFP et du football français. Car ne nous trompons pas : il n’est pas audible de s’entendre dire que ces traites devaient être payées par les abonnements. Même un nombre d’abonnés record fin septembre n’aurait en aucun cas permis de payer le quart de la facture… »
« Ceci étant dit, Mediapro est détenu à 53% par un actionnaire chinois solide, qui doit théoriquement pouvoir faire face à ses obligations de paiement… Les actionnaires ne pouvaient pas ignorer les besoins de financement du plan d’activité de Mediapro », poursuit le président de la LFP.
A très court terme, la LFP, selon L’Équipe, cherche à compenser le non-versement de l’échéance de 172 millions due lundi par Mediapro par un nouveau prêt. Il permettrait de régler les prochaines traites aux clubs. Ce prêt viendrait s’ajouter au précédent, un prêt garanti par l’État, de 224,5 M€ et qui doit être remboursé sur quatre ans. Comme la durée, désormais théorique, du contrat avec Mediapro…