Les élus de la Fédération française de tennis (FFT) ont décidé de conserver les Internationaux de France à Paris (Voir La Lettre du Sport de cette semaine ou Sport.fr/pro). Un choix qui était attendu. Les 195 délégués de la FFT se sont en effet prononcés largement en faveur de lextension du site actuel de 8,5 à 13,5 hectares (avec lagrandissement et la modernisation du site historique de la Porte d’Auteuil) et donc contre une délocalisation à Versailles, Marne-la-Vallée ou Gonesse à partir de 2016. Le maire de Paris sen réjouit, les perdants beaucoup moins…
«Je me réjouis du choix de la FFT», a aussitôt déclaré Bertrand Delanoë. «Roland Garros reste à Paris et pourra sy développer pour conserver son rang de Tournoi du Grand Chelem.» «Malgré la très grande qualité des projets concurrents que je souhaite saluer, la FFT a privilégié à 70% la fidélité à lhistoire de ce tournoi mais aussi la conviction que rester dans Paris, dans le cadre prestigieux de la Porte dAuteuil, constitue un atout majeur dans la compétition à laquelle se livrent les grands tournois de tennis internationaux», souligne le maire de Paris. «La Ville sengage dès aujourdhui, de manière déterminée et avec la plus grande sécurité juridique, dans la mise en uvre de ce projet qui a été massivement approuvé par le Conseil de Paris en décembre dernier. Roland Garros bénéficiera, dès lédition 2015 du Tournoi, de 60 % despaces en plus pour mieux accueillir le public, les joueurs, les médias et les sponsors, notamment grâce à un nouveau court de tennis de 5 000 places dans le Jardin des Serres dAuteuil.» Et ce dernier dajouter : «La FFT pourra également moderniser et couvrir le Court Philippe Chatrier et le Court Suzanne Lenglen pour se prémunir des aléas de la météo et organiser des sessions de soirée dès le Tournoi 2016. Enfin, le Centre National dEntraînement installé en 2013 sur le Stade Georges Hébert, pourra préparer dans des conditions optimales, les futurs champions français du tennis mondial.»
Les concurrents sont circonspects
«Je souhaite bonne chance au tennis et je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé à notre candidature. On a été «sport» tout le temps, donc, je serai «sport» aussi après la défaite.» François de Mazières, le maire (DVD) de Versailles, ne cache cependant pas sa déception. La ville des Yvelines a en effet été éliminée dès le deuxième tour de scrutin. Un choix plutôt surprenant, alors que le dossier versaillais semblait le plus sérieux face à Paris, qui partait, il est vrai, largement favori. «Nous avons été victimes dattaques en règle ces derniers jours, et ce nest donc pas vraiment une surprise», estime François de Mazières, qui na pas souhaité «faire davantage de commentaires». «Nous avions un très beau projet. La Fédération a fait le choix qui coûte le moins cher (300 millions deuros pour Paris contre 500 millions deuros pour Versailles, Ndlr.), cela peut se comprendre. Il faut tourner la page et passer à autre chose.»
Jean-Pierre Blazy, le maire de Gonesse, nest «pas surpris» par ce choix. «Je ne suis absolument pas déçu. Je nai jamais cru que Gonesse aurait pu décrocher Roland-Garros.» Le maire dénonce néanmoins une «vision aristocratique et élitiste». «Gonesse est dans la banlieue nord et malheureusement nous navons pas pu réussir ce qui avait été possible à Saint-Denis avec le Stade de France, déplore Jean-Pierre Blazy. Roland- Garros va rester le plus petit des tournois du Grand Chelem. Cest une occasion manquée pour le tennis français et la métropole parisienne au XXIe siècle.» Si le maire de Gonesse regrette que la FFT nait pas fait le choix de lavenir, il reste convaincu que dici cinq ans, sa ville aura «un potentiel pour attirer ce genre dévénements».
«Comme il est de tradition sportive, on est fair-play vis à vis de notre challenger victorieux» et «on souhaite bonne chance à Paris et à la Fédération de tennis pour réaliser le stade de nouvelle génération dont la France a besoin», a déclaré le porte-parole de la candidature de Marne-la-Vallée, Vincent Eblé. Finaliste, Marne-la-Vallée a recueilli 29,87% des suffrages au troisième tour de vote. Meilleur dossier de banlieue pour les délégués de la Fédération Française de Tennis, il a payé son éloignement du centre de Paris. «Nous sommes évidemment déçus mais nous navons rien à nous reprocher. Nous avons rendu une candidature solide, de grande qualité ( ) Maintenant, je pense que la FFT nest pas au bout de ses difficultés», glisse le porte-parole de la candidature de lest-parisien. «Pour nous les choses peuvent rebondir sous dautres formes avec dautres investisseurs sportifs et fédérations sportives», a indiqué le président PS du Conseil général de Seine-et-Marne, évoquant «lidée dune arena, cette grande salle polyvalente moderne qui peut accueillir des spectacles à très grand effectif de spectateurs».