La candidature d’Annecy pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2018 a passé le test de la visite de la commission d’évaluation du Comité international olympique (CIO). A l’issue de son séjour en Haute-Savoie, Gunilla Lindberg, la présidente suédoise de la commission, a indiqué que le comité de candidature avait écouté les commentaires du CIO et effectué de grosses améliorations sur le dossier, notamment en réduisant le nombre de sites. Mais de là à dire qu’Annecy 2018 revient dans la course…
Si les rives du lac d’Annecy invitent au calme et à la réflexion, la candidature d’Annecy à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2018 est à linverse jalonnée de soubresauts. Des épisodes parfois étonnants comme celui de juin 2010, où le comité de candidature a encaissé comme un uppercut les remarques critiques du CIO sur son dossier qu’il croyait parfait. Ce premier audit technique avait manqué de couler le navire avec une dispersion des sites trop importante. En quelques mois, la candidature a réussi à corriger le tir avant de s’offrir un nouveau psychodrame. Son autre talon d’Achille, sa gouvernance, a volé en éclat en décembre dernier. Aux inquiétudes exprimées par Jean-Claude Killy et Guy Drut est venue s’ajouter la démission du directeur général de la candidature, Edgar Grospiron, dénonçant maladroitement le manque de moyens.
Encore touchée, mais toujours pas coulée, la candidature a préparé à marche forcée la visite du CIO. Le test de la dernière chance. Et suprise : Annecy 2018 a réussi son examen de passage. Gunilla Lindberg, a dailleurs souligné le virage pris par les responsables. Elle a ajouté avoir été impressionnée par l’implication profonde d’athlètes, champions olympiques et paralympiques, dans le comité de candidature. Du verbiage olympique qui rapporte peu de votes lors de la décision finale. Moins en tout cas que le soutien très fort du gouvernement symbolisé par la présence de Nicolas Sarkozy. Et comment. Annecy a organisé un G8 à la française en programmant la visite de sept membres du gouvernement pour vendre le dossier annécien aux 11 membres de la commission d’évaluation. Directeur exécutif du CIO, Gilbert Felli, a, quant à lui, estimé que les responsables de la candidature avaient bien compris ce qui compte aux yeux du CIO pour accueillir un tel événement.
Lespoir renaît, mais le dossier reste fragile
A cinq mois de l’annonce de la ville hôte, la préfecture de Haute-Savoie revient donc dans la course. Mais toujours sans garantie de succès face à Munich et Pyeongchang. Au cours de la visite, Annecy a défendu son projet en appuyant sur ses points forts (l’existence d’une grande partie des infrastructures), en abordant des thèmes comme le tourisme, les transports, l’héritage des Jeux, ou encore l’environnement. Les responsables ont également tenté de minimiser certains points noirs de leur dossier. Annecy 2018 communique sur deux pôles olympiques : à Annecy et à Chamonix. Dans les faits, il y en a trois puisque le bobsleigh, la luge et le skeleton sont exilés à 150 km du centre des JO, à La Plagne (Savoie) équipée depuis les Jeux d’Albertville de l’équipement adéquat. De la même façon, Annecy 2018 affiche deux villages olympiques (à Annecy et à Chamonix). En réalité, un troisième village, pour les épreuves de ski nordique, a été dévoilé à Saint-Jean de Sixt à l’occasion de la visite.
De quel poids vont peser ces quelques accrocs à l’intérieur d’un dossier enfin crédible ? Pour le savoir, la candidature française attendra la publication du rapport de la commission, le 10 mai prochain, alors que le vote définitif interviendra lors de la 123e session du CIO le 6 juillet à Durban, en Afrique du Sud.
Quelques chiffres
Budget prévisionnel : 5,25 milliards de dollars
Valeur ajoutée potentielle pour la Haute-Savoie : 1,8 milliard d’euros sur la période 2011-2018
10.000 à 35.000 emplois créés sur le département sur sept ans