C’est un monument du sport américain. Le club de hockey sur glace, le Canadien de Montréal, l’équipe la plus titrée du championnat professionnel nord-américain (NHL), est officiellement à vendre. En pleine crise économique, les acheteurs se bousculent. Si le processus de vente se confirme…
Le propriétaire du Canadien, l’homme d’affaires américain George Gillett, qui détient aussi notamment 50% du club de football anglais de Liverpool (le propriétaire des Dallas Stars Tom Hicks détient l’autre moitié), a confié en mars à la banque de Montréal (BMO) un mandat afin d’évaluer toutes les options pour ses entreprises, y compris la vente de certaines d’entre elles. Une dizaine d’acheteurs potentiels ont signé un accord de confidentialité pour examiner les résultats financiers de la franchise et de son stade, le Centre Bell.
Lourdement endetté, George Gillett, propriétaire d’une équipe de NASCAR Gillett Evernham, du Groupe Spectacles Gillett, de stations de ski, de concessionnaires automobiles et d’entreprises dans le secteur alimentaire, veut vendre au plus offrant pour rembourser un prêt de quelque 75 millions de dollars, pour lequel il a donné en garantie sa participation dans Liverpool, qui vient à échéance en juillet. Parmi les personnes intéressées par le Canadien, figurent les Québécois René Angélil, mari et manager de la diva Céline Dion, Guy Laliberté, propriétaire du Cirque du Soleil et Joey Saputo, président de l’Impact de Montréal, club local de la ligue nord-américaine de football United Soccer League. Le groupe de presse Quebecor Inc. et la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui gère la caisse de retraite des Québécois, sont également du nombre.
Plus de 300 millions d’euros ?
La vente du mythique club pourrait rapporter de 400 à 500 millions de dollars canadiens (245 à 305 millions d’euros), selon Radio-Canada. Le magazine Forbes estimait l’automne dernier à 334 millions de dollars américains (252 millions d’euros) la valeur de l’équipe et du Centre Bell. Bien au-dessus du montant déboursé par son propriétaire il y a huit ans. En 2001, un an après avoir échoué dans sa tentative de mettre la main sur les Denver Nuggets (NBA), l’Avalanche du Colorado (NHL) et le Pepsi Center, George Gillett s’était porté acquéreur de 80,1% du Canadien pour 275 millions de dollars canadiens (168 millions d’euros). Deux banques de même que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) lui avaient consenti un prêt de 140 millions de dollars. La Brasserie Molson conservait alors 19,1% des parts de l’équipe, mais un an plus tard, elle cédait à la compagnie Bell les droits du nom de l’amphithéâtre. Après le Centre Molson, place au Centre Bell.
George Gillett a indiqué n’avoir pas encore décidé s’il allait vendre le Canadien ou les 50% d’actifs qu’il détient dans le club de Liverpool. Cette dernière option suppose notamment l’aval de Hicks. Nous avons embauché des professionnels qui font un peu de planification successorale, cela n’a rien à voir avec quelque décision que ce soit de vendre des actifs, a-t-il souligné. Nous ferons peut-être un peu de recapitalisation, mais tout lien qu’on pourrait faire entre ce que nous faisons et la situation à Liverpool est incorrect. Nous n’avons pris aucune décision de vendre.
Je crois qu’on n’assistera pas à des ventes à court terme. Peut-être une recapitalisation dans certains actifs, a-t-il encore précisé lors d’une intervention sur SportAccord. Peut-être que nous trouverons un partenaire ou deux. Mais je crois qu’il est peu probable que l’on se départisse de nos actifs.
Toutes ces entreprises se trouvent en excellente santé financière. Elles ont toutes d’excellents revenus et de petites dettes en cette période difficile, a ajouté Gillett. Mais quand vous lisez ce qui s’écrit présentement, vous pourriez croire que nous sommes en difficultés financières.