C’est du jamais vu dans l’histoire du sport professionnel en général et du basket-ball en particulier. La NBA devient propriétaire des New Orleans Hornets, une franchise non rentable qui était en vente depuis des mois.
La ligue nord-américaine de basket-ball rachète les parts de George Shinn, vendeur depuis plusieurs mois, afin de superviser la vente des Hornets et de s’assurer qu’ils restent en Louisiane. Shinn a créé la franchise en 1988 à Charlotte, avant de la faire déménager à La Nouvelle-Orléans en 2002.
Pour la première fois de son histoire, la NBA devient donc propriétaire d’une franchise. Pas tout à fait puisque le conseil d’administration de la NBA doit encore entériner ce rachat. Mais il est difficile d’imaginer le Board of Governors aller à l’encontre d’une décision prise par David Stern.
Le patron de la NBA refuse de communiquer le coût de l’opération. Mais Stern précise tout de même que la valeur marchande des Hornets (les frelons) se situait aux alentours de 300 millions de dollars. Avis à un investisseur qui souhaiterait se payer une franchise. Il doit tout de même savoir que les Hornets ne remplissent pas leur salle avec 13.000 spectateurs de moyenne (dans une enceinte de 17.000 places environ). Ce qui peut être un mal pour un bien puisquune clause du contrat de la franchise avec la ville de La Nouvelle-Orléans autorise les Hornets à déménager si la moyenne tombe sous les 14.000 spectateurs entre le 1er décembre 2010 et le 17 janvier 2011. A condition de verser aussi un dédommagement de 10 millions de dollars.
A ce propos, à l’instar du désormais célèbre site WikiLeaks, un autre site dénommé Deadspin a mis la main sur un document confidentiel : l’audit de la NBA sur les finances des Hornets en 2008 et 2009. Au travers de ce document exceptionnel, on peut apprendre que les Hornets ont enregistré entre 775.000 et 1,1 million de dollars par match disputé à domicile en saison régulière. La billetterie représente environ 35-40% des revenus totaux (un peu plus de 100 millions de dollars par an). L’autre gros morceau est représenté par les revenus des droits TV (37%). La troisième source de recettes provient des différentes ventes dans la salle (environ 10%). Dans le budget des Hornets, on se rend compte que 70 à 75% des revenus de la franchise sont absorbés par les salaires des joueurs. La franchise dépasse largement la moyenne de la ligue (autour de 60%).
Rester en Louisiane ?
Bref, la situation des Hornets est tendue et il était urgent pour la NBA d’agir. D’où les deux questions qui restent sans réponse pour l’instant : qui pour reprendre une franchise en difficultés et va-t-elle déménager ? La NBA aimerait que les Hornets restent à La Nouvelle-Orléans. A condition toutefois de trouver un repreneur. Un oiseau qui pourrait être rare. Gary Chouest, détenteur de 35% de la franchise, a par exemple refusé de racheter l’ensemble des parts de George Shinn. Le déménagement ne serait pas non plus une chose aisée. Seattle pourrait faire un parfait terrain d’atterrissage alors que la ville a perdu sa franchise, les SuperSonics, transférés il y a deux ans à Oklahoma City pour devenir le Thunder. Mais à Seattle, le départ de la franchise avait également été provoqué par des problèmes économiques.
On constate d’ailleurs qu’à force d’avoir multiplié les franchises (au nombre de 30 aujourd’hui), la NBA se retrouve face à plusieurs cas délicats. Toutes les équipes qui n’opèrent pas sur des marchés économiquement importants (avec des télévisions locales puissantes, notamment) rencontrent des difficultés. Le cas des Honerts pourrait ne pas être un cas isolé.