Puisque de nouveaux opérateurs vont venir le concurrencer sur son terrain, les champs de course, le Pari mutuel urbain (PMU) prépare sa riposte et devrait s’investir hors du monde hippique dans l’univers des paris sportifs.
En 2008, l’opérateur de paris hippiques a vu son bénéfice net progresser de 1,3%, à 736 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 4,8%, à 9,6 milliards d’euros (NDLR : douzième année consécutive de hausse). Le PMU est un colosse. C’est même le deuxième opérateur mondial sur les courses hippiques. Certes, loin derrière la Japan Racing Association, et ses 18,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, mais le PMU conserve une belle marge d’avance sur ses concurrents. Surtout quand ils n’existent pas ! Détenteur du monopole pour les courses hippiques en France, le Pari mutuel urbain verra sa situation changer le 1er janvier prochain. Si la loi d’ouverture sur les jeux d’argent est votée et si le décret d’application paraissent à temps. Dans cette hypothèse, le PMU sera confronté à la concurrence sur les paris hippiques en ligne. Dans cette hypothèse, le Groupement d’intérêt économique (GIE) représentant 51 sociétés de course, devrait étendre son périmètre d’activités à d’autres sports. Et en premier lieu à celui du football. 2010 étant l’année de la Coupe du monde en Afrique du Sud. A vrai dire tout semble déjà prêt. L’informatique n’a plus vraiment de secret pour le PMU et l’univers d’internet non plus. Son site Internet, pmu.fr, a réalisé 540 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008, soit 6% de l’activité totale, et compte déjà 220 000 clients. En un an, l’activité a progressé de 25% ! Aussi, le PMU ambitionne de recruter 100.000 nouveaux parieurs cette année. Des chiffres impressionnants, mais à relativiser. Si les nouveaux venus sont plus jeunes que les parieurs habituels, leur nombre est encore en très forte infériorité par rapport aux six millions de clients du réseau physique du PMU.
Quoi qu’il en soit, l’ouverture du marché des jeux d’argent, présentée comme une bombe atomique dans le jardin du PMU et de la Française des Jeux, est tellement maîtrisée que le ciel ne devrait pas tomber sur la tête du PMU et de ses 51 sociétaires. Le gouvernement a en effet prévu que les nouveaux concurrents du PMU qui organiseront des paris hippiques devront rétribuer les sociétés de courses afin de pérenniser un système qui assure le financement de la filière cheval et de ses 69.000 emplois directs.