La division sport du groupe Lagardère est rebaptisée Lagardère Unlimited. Plus qu’un changement d’appellation, cette nouvelle dénomination doit symboliser les nouvelles ambitions du groupe dans le sport. Arnaud Lagardère, qui devient PDG de sa filiale sport, veut en faire le numéro 1 mondial, d’ici à cinq ans, dans la gestion des athlètes, des droits et des événements sportifs.
Il n’y a plus de mécénat, il y a toujours un retour. Arnaud Lagardère pose le fondement de la nouvelle division sport de son groupe éponyme. Nous ne sommes plus dans le domaine de la passion et du hobby, mais dans une économie puissante, explique aussi celui qui prend momentanément la direction de Lagardère Unlimited. Créé en avril 2009, Lagardère Unlimited avait pour objet de gérer les droits et l’exploitation commerciale de l’image de sportifs et d’artistes en France comme à l’étranger. Depuis, la structure s’est étoffée pour intégrer le Team Lagardère et le Lagardère Paris Racing, et couvrir l’ensemble des principales activités du marché sportif mondial. Le temps où le Team Lagardère était comparé à un CNOSF bis est donc révolu. Le Team, qui fut notre première expérience, nous a permis d’apprendre et de comprendre ce métier, se défend Arnaud Lagardère. Cela a été une manière de nous faire connaître, de créer un réseau auprès des fédérations. Cette phase a été essentielle. Le gérant commandité du groupe Lagardère assure que le Team n’est pas arrêté. Il devient le haut niveau du Lagardère Paris Racing, précise-t-il.
Désormais, Lagardère veut accélérer sur le versant business du sport, convaincu que le sport est l’un des rares marchés en croissance (+5% par an) avec un poids estimé à 100 milliards de dollars. Le groupe, propriétaire de Sportfive, qui commercialise une grande partie des droits de diffusion du football européen, et depuis peu des Jeux olympiques 2014 à Sotchi (Russie) et 2016 à Rio (Brésil) pour 40 pays européens (hors la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Turquie et la Grande-Bretagne), entend être présent sur tous les segments du marché. De la formation à la représentation des athlètes, en passant par le marketing, la gestion des contrats de diffusion et l’organisation d’événements sportifs. Un positionnement transversal qui doit permettre à Lagardère Unlimited de lisser ses résultats malgré la volatilité de ce marché dépendant d’événements sportifs fluctuants d’une année sur l’autre. Sur le chapitre de l’événementiel, Arnaud Lagardère ne cache d’ailleurs pas son intérêt pour Amaury Sport Organisa-tion, la filiale du groupe Amaury, l’éditeur de L’Equipe et du Parisien et qui organise notamment le Tour de France. Désormais, le soutien aux athlètes sera intégré dans les résultats de Lagardère Unlimited. Le groupe prendra 5% à 20% de tous les contrats et primes d’un athlète suivi.
D’où les derniers investissements réalisés comme la prise de participation de 30% du capital, pour un montant inconnu, de l’académie de formation sportive américaine Saddlebrook. Cette académie est l’une des rares à être profitable, contrairement à celles que détient notre concurrent IMG, l’actuel numéro un mondial du secteur, se félicite Arnaud Lagardère. Saddlebrook forme des joueurs de basket-ball, de football américain et de baseball. D’où également la dernière acquisition, contre plusieurs dizaines de millions de dollars, de Best (Blue Entertainment Sports Television). La société américaine est spécialisée dans la représentation d’athlètes, dont plusieurs joueurs de NBA, et l’organisation d’événements sportifs. En 2009, Best a réalisé un chiffre d’affaires de 30 millions de dollars (contre 507 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Lagardère Sports en 2009). L’opération permet à Lagardère Unlimited de présenter un portefeuille de 360 athlètes sous contrat. Mais aussi de disposer d’une porte d’entrée directe sur le marché du sport outre-Atlantique, le plus important au monde. Cela va nous permettre de pénétrer le marché américain et de trouver des moteurs de croissance, estime Arnaud Lagardère. Nous sommes forts en Europe, bien développés en Asie, il nous manquait les Etats-Unis.
Qualifié de gentil garçon qui préfère aller jouer au tennis plutôt que de diriger son entreprise par Guy Wyser-Pratte il y a quelques semaines, Arnaud Lagardère s’est défendu de présenter les objectifs du groupe en sport pour répondre aux critiques du financier américain, précisant que cette refonte aurait dû être présentée dès mars, si les tractations pour l’achat de Best n’avaient pas traîné.
Evolution du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel
Chiffre d’affaires / Résultat opérationnel
2009 507 M / 56 M
2008 444 M / 74 M
2007 440 M / 67 M
Action Montant
2005 Création_du_Team_Lagardère –
2006 Création_du_Lagardère_Racing –
2007 Acquisition_de_Sportfive 859M
2007 Acquisition_d’IEC_in_Sports 39M
2008 Acquisition_de_PR_Event NC
2008 Acquisition_de_Upsolut_Sports 15M
2009 Acquisition_de_World_Sport_Group 79M
2010 Acquisition_de_Best NC
2010 Entrée_dans_le_capital_de_Saddlebrook NC