L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) de Bretagne s’est intéressé à l’emploi dans les activités sportives du territoire. Les résultats de son enquête menée en 2005 viennent d’être rendus publics. Géré essentiellement au sein des associations, l’emploi dans le secteur sportif breton représentait 7% des services aux particuliers en 2005. Une multiplicité de petits employeurs et des CDD le caractérisent. La saison estivale et la période scolaire rythment ces activités. L’animation repose sur une main d’uvre jeune. La partie administrative est plutôt féminisée. Le nautisme, très présent dans la région, emploie 1 salarié du secteur sur 5.
En 2005, la Bretagne comptait 2 000 établissements employeurs dans les services en relation directe avec la pratique sportive : mise à disposition d’installations ou d’équipements, encadrement de la pratique, sports de compétition. Ils représentaient 2,9% du secteur tertiaire privé et 12,2% des services aux particuliers mais nettement moins en termes d’emplois, avec respectivement 0,6% et 7,3% des Equivalents temps plein (ETP). Il ressort de l’enquête INSEE que 9 établissements employeurs sur 10 sont des associations. 92% des établissements sont de statut associatif ; ils regroupent les 2/3 des emplois à temps plein. Le dernier tiers exerce dans les sociétés commerciales qui représentent 7% des établissements. Parmi ces derniers, 4 clubs de football professionnel concentrent 9% des postes à temps plein. Les sociétés ne sont pas forcément les plus grands établissements : parmi les 30 premiers, 60% sont des associations.
Souvent plusieurs employeurs pour un salarié
Sur l’année 2005, l’emploi se composait d’un socle de 3 700 postes permanents, soit un tiers des postes mais 2/3 des emplois équivalents temps plein. Un stock fluctuant d’emplois non permanents s’y ajoute, rythmé par la période scolaire et la saison estivale. Seuls 13% des postes sont des temps pleins annuels. Le quart des emplois compte moins de 50 heures : ce qui correspond, par exemple, à un cours hebdomadaire d’une heure pendant 10 mois. La multiplicité des petits employeurs est telle que 60% des établissements ont moins d’un emploi équivalent temps plein sur l’année. Il faut ainsi en moyenne 3,5 postes salariés pour constituer un ETP annuel (Ndlr : contre 3,3 dans les services aux particuliers et 2,3 dans le secteur tertiaire).
La saison estivale : une main-d’oeuvre plus jeune, des salaires plus bas
Les postes saisonniers représentent 23% des postes et 6% de l’emploi équivalent temps plein annuel. Ils n’ont pas de durée type : un tiers n’excède pas 30 jours et un quart, 15 jours. La saison connaît un véritable décollage la première quinzaine de juillet (39% des débuts de contrats) et ralentit symétriquement en seconde quinzaine d’août (40% des fins de contrat). Ces emplois s’adressent en particulier à un public jeune (62% correspondent aux moins de 25 ans). Le salaire horaire moyen est inférieur à celui des postes non saisonniers, qu’il s’agisse des professions intermédiaires (environ 8% d’écart) ou des employés (10%).
Un métier dominant : l’éducateur ou animateur sportif
Dans ce contexte de multiplicité des petits employeurs associatifs, la diversité des métiers est limitée. En effet, la rémunération sera prioritairement affectée à l’animation, et la fonction administrative plutôt prise en charge par le bénévolat. Ce qui explique l’une des originalités du secteur: 58% des postes sont de qualification professions intermédiaires. Cette forte proportion correspond à la présence d’un statut dominant : éducateur-animateur sportif ou sportif professionnel. Ils occupent ainsi un tiers des postes d’un mi-temps ou plus, et près de la moitié des autres postes.
Une forte majorité de salariés jeunes
La spécificité des métiers pèse sur le profil démographique des salariés. La population du secteur est globalement jeune, avec deux tiers des postes occupés par les moins de 35 ans. La répartition est néanmoins contrastée selon le temps de travail. Si les salariés du sport sont souvent amenés à cumuler contrats et employeurs, les plus jeunes sont particulièrement concernés. En effet, 41 % des postes inférieurs à 225 heures reviennent aux moins de 25 ans contre 11% des postes correspondant à un mi-temps ou plus. Et quel que soit le temps de travail, la part des 45 ans et plus n’excède pas 20%, effet de fins de cycle professionnel souvent précoces
Un secteur féminisé par les postes administratifs
La part des postes féminins est de 42% mais correspond plus fréquemment à de faibles volumes horaires. Ainsi, les femmes n’occupent qu’un tiers des postes équivalents à un mi-temps ou plus. Plus de la moitié sont des employées et un tiers des professions intermédiaires. La catégorie socioprofessionnelle employés est la seule majoritairement féminine (57% des postes). De ce fait, la répartition par âge des femmes est plus équilibrée (57% des postes féminins sont occupés par les moins de 35 ans et 23% par les 45 ans et plus).
Des salaires horaires légèrement supérieurs à la moyenne des services aux particuliers
En 2005, la masse salariale brute des services à l’activité sportive était de 98 millions d’euros, soit 10,3% du secteur des services aux particuliers et 0,7% de la masse salariale du secteur tertiaire privé. Ce chiffre, tout comme le salaire horaire brut moyen (16,2 euros), est nettement influencé par les rémunérations élevées du sport professionnel. Calculé hors clubs professionnels, le salaire horaire moyen est de 11,9 euros, soit 7% de plus que la moyenne des services aux particuliers, l’écart s’accroissant après 35 ans.