L’équipe cycliste Decathlon sera accompagnée par le groupe maritime CMA CGM comme partenaire titre pour les cinq prochaines saisons à partir de 2026. Les deux géants vont porter le budget de la formation française à un niveau inédit.
Après Total Energies, qui a récemment renforcé sa présence dans le cyclisme, un autre poids lourd de l’industrie française débarque dans le peloton. Ce n’est pas L’Oréal comme la rumeur le laissait penser, mais CMA CGM. L’armateur s’associe à Decathlon dans son ambition cycliste. « À compter du 1er janvier 2026, l’équipe cycliste évoluera sous le nom de DECATHLON CMA CGM », indique un communiqué commun, évoquant un « partenariat qui unit deux grandes entreprises familiales françaises, très présentes à l’international ». L’engagement court sur « une durée initiale de cinq ans, renouvelable ».
Les bases étant posées, l’annonce intervient deux semaines seulement après l’officialisation du retrait à la fin de l’année d’AG2R La Mondiale, qui accompagne l’équipe depuis 28 ans. La preuve que l’accord était dans les tuyaux depuis un certain temps. « Aujourd’hui, nous rejoignons une grande histoire sportive et française, avec l’ambition de porter ensemble une équipe de haut niveau vers le sommet », assure le PDG du groupe CMA CGM, Rodolphe Saadé. « Je crois beaucoup aux valeurs du sport, l’effort, l’endurance, la volonté », a-t-il expliqué au quotidien L’Équipe, propriété du groupe Amaury comme ASO l’organisateur du Tour de France. « Le vélo est un sport qui touche tout le monde. En France et ailleurs dans le monde. On est sponsors d’autres sports, comme la Formule 1 avec Ferrari ou le football sur le maillot de l’Olympique de Marseille. Le cyclisme vient couronner tout ce que l’on fait dans le domaine », ajoute-t-il. Comme Decathlon l’a déjà signifié, il s’investit lui aussi pour élever le niveau de la formation cycliste au niveau des meilleurs. « Il n’y a pas de raison qu’on ne gagne pas un prochain Tour de France », s’avance Rodolphe Saadé, conscient des moyens dont il dispose.
CMA CGM, dont le siège social est à Marseille (Bouches-du-Rhône), est le troisième armateur mondial en porte-conteneurs, présent dans 177 pays et employant 160.000 collaborateurs, dont 20.000 en France. C’est aussi le troisième groupe privé de médias en France (RMC-BFM, La Tribune Dimanche, La Tribune, La Provence, Corse Matin…), un groupe qui cherche également à s’établir de plus en plus dans le monde du sport. Sponsor maillot de l’Olympique de Marseille, l’armateur a été le partenaire officiel en solution logistique des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Sa filiale, CEVA Logistics, dans le top 5 mondial, est un partenaire de la Scuderia Ferrari en Formule 1.
« Gagner le Tour de France d’ici 2030 »
La participation du groupe maritime au budget de l’équipe cycliste n’a pas été dévoilée. Mais elle sera significative. Il y a deux semaines, Céline Del Genes, responsable de la relation client chez Decathlon, avait indiqué que le budget de l’équipe (28 M€ cette saison) passerait « au-dessus des 40 M€ dès 2026 ». Ce qui en fera, et de loin, l’équipe française la plus puissante du peloton. Pour mener à bien ce projet et s’installer dans le Top 5 mondial, la formation française va très fortement renouveler son effectif. Quand la formation Arkéa-B & B Hotels cherchent encore comment remplacer ses deux partenaires principaux, la future équipe Decathlon CMA CGM (fondée sous l’appellation Chazal, un groupe de charcuterie en 1992) s’apprête à changer de dimension. A l’avenir, elle compte concurrencer des mastodontes du peloton comme UAE Team Emirates et Visma-Lease a Bike. « Notre objectif est d’entrer dans le Top 5 puis le Top 3 mondial et de gagner le Tour de France d’ici 2030 », affirme le patron de l’équipe, Dominique Serieys. Mais pas nécessairement avec un coureur français. « Gagner avec un coureur français c’est important, parce que ce n’est plus arrivé depuis 40 ans, mais il faut aussi gagner avec des coureurs internationaux parce que nos deux entreprises sont des entreprises françaises qui sont fortement impliquées à l’international », rappelle-t-il.