Avec les beaux jours, Roman Abramovich refait parler de lui. Le milliardaire russe a annoncé que sa société pétrolière, Sibneft, allait sponsoriser pour trois ans le champion de Russie en titre, le CSKA Moscou. Ce contrat renfloue considérablement les caisses de la formation russe. Le club de l’Armée rouge recevra 18 millions de dollars (14,6 millions d’euros) par saison jusqu’en 2006, de Sibneft, cinquième groupe pétrolier russe.
Qui plus est, cet accord est loin d’être anodin politiquement. Lorsqu’il avait racheté l’été dernier, à la surprise générale, le club anglais de Chelsea, puis dépensé sans compter son argent dans les transferts, l’oligarque russe s’était vu reprocher son attitude en Russie. Le maire de Moscou, Iouri Loujkov, avait notamment déclaré qu’en achetant Chelsea on avait craché sur la Russie, tandis que Sergueï Stepachine, président de la Cour des Comptes, avait estimé que dilapider les revenus des compagnies pétrolières, fruit du travail du pays entier mais achetées pour rien était un affront au pays. Suspecté de vouloir quitter la Russie alors que le Kremlin menace les hommes d’affaires qui ont profité des privatisations sauvages des années 1990 pour se bâtir des fortunes colossales, Abramovich trouve une réponse à ses détracteurs en s’attirant les bonnes grâces des amateurs de football russe.