L’information est tombée le mardi 1er avril. Kelly Slater et Quiksilver, c’est fini. Avouez qu’il y a de meilleurs jours dans l’année pour faire une telle annonce. Nike et Michael Jordan auraient-ils eu l’idée de se séparer un 1er avril ? Adidas oserait-il lancer un communiqué le jour des farces pour déchirer le contrat avec David Beckham ? Les traditions se perdent, mais effectivement Quiksilver et la légende vivante du surf Kelly Slater vont désormais suivre une trajectoire différente.
L’association aura duré en tout et pour tout vingt-trois ans. Une collaboration couronnée de succès pour les deux parties, le couple le plus connu de l’univers du surf, symbolisé par les onze titres de champion du monde de Kelly Slater. Un record. Mais ce mardi 1er avril, la collaboration a pris fin. On a d’abord cru à un poisson d’avril. Peut-être parce qu’on ne pouvait pas y croire. Certainement parce qu’on ne voulait pas y croire. Dans les jours suivants pourtant, l’Américain s’est présenté sur la plage de Margaret River (Australie), deuxième étape du championnat du monde de surf, avec une planche sans la fameuse vague symbole de Quiksilver. A 42 ans, Slater entame une nouvelle vie. Il s’en explique sur sa page Facebook. En tant que marque, et également sur le plan humain, Quiksilver a été pour moi une partie de ma vie, de ma carrière et de mes relations personnelles pendant plus de 23 ans, plus de la moitié de ma vie, commente-t-il. Ils m’ont supporté à travers les bons et mauvais moments, les difficultés personnelles et les succès professionnels sans jamais vouloir prendre le dessus sur moi. Sous la tutelle de Bob McKnight, Bruce Raymond, Alan Green, Pierre Agnès et Danny Kwock (et bien d’autres), Quiksilver m’a signé un contrat de sponsoring à 100% en 1990, ce qui m’a aidé à finir ma carrière amateur et m’a guidé tout au long de ma carrière professionnelle. Il annonce s’engager avec Kering, le groupe français de luxe et de lifestyle, anciennement Pinault-Printemps-Redoute, ex-PPR et comprenant en son sein des filiales telles que Volcom, Electric et Puma. Mais cette fois Slater ne sera pas le porte-drapeau d’une des marques du portefeuille de Kering. Vouloir effacer l’association Slater-Quiksilver, c’est un peu comme imaginer débaptiser le stade Vélodrome à Marseille…
Il lance sa propre marque
Slater rejoint le camp de Kering avec la volonté de lancer sa propre ligne de vêtements. Ce qui relève d’un tour de force. Kering n’a pas lancé de marque depuis Stella Mc Cartney en 2001. Pendant longtemps, j’ai rêvé de pouvoir développer une marque qui combine mon amour d’une vie saine, responsable et stylée, explique le surfeur floridien. L’inspiration pour cette marque viendra des gens et des cultures que j’ai croisés tout au long de mes voyages. C’est l’opportunité pour moi de bâtir quelque chose de la manière dont je l’ai toujours voulu. Sans nul doute les prémices d’une prochaine annonce de la fin de sa carrière de surfeur professionnel. La marque ne devrait cependant pas porter le nom de Kelly Slater, à la différence d’autres griffes lancées par de grands sportifs, et ne sera pas en concurrence avec Volcom, la marque du groupe qui propose déjà une ligne surfwear. Le groupe Kering, qui n’a pas souhaité commenter l’information, précise que sa contribution comprendra un soutien opérationnel en matière de sourcing, de logistique, d’e-commerce. Au sein de Kering, Slater aurait également un rôle d’ambassadeur, en particulier dans le domaine du développement durable.