La saison prochaine, deux Chérèque vont se partager l’actualité. Il y aura d’un côté François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et de l’autre son frère, Marc Chérèque, président du FC Grenoble Rugby. Promu en Top 14, Grenoble retrouvera l’élite sept ans après sa rétrogradation en Fédérale 1. Avec son président, Sponsoring.fr et Territoires Conseil retrace le parcours du club isérois pour revenir dans l’élite.
Vous souvenez-vous du jour où vous avez accédé à la présidence du FC Grenoble Rugby ?
Je me souviens que je n’avais pas trop le choix en tant que président de l’association. La partie professionnelle du club était en liquidation judiciaire. Nous avons dû redémarrer en Fédérale 1.
Nous sommes en 2005, quel est alors votre plan d’action ?
Nous cherchons à mobiliser les partenaires pour permettre au club de repartir.
Mais comment s’adresser aux entreprises lorsque le club est en lambeaux ?
A l’été 2005, c’est avant tout la passion pour le rugby et pour le club en particulier que nous mettons en avant. Grenoble est un club historique du rugby français, sa place est dans l’élite. Notre projet s’appuie sur le centre de formation avec de jeunes joueurs. De toute façon, nous n’avons pas le choix. La rétrogradation nous pénalise pour attirer des joueurs expérimentés. Dès la première saison, je rédige un projet pour le club avec différentes étapes à franchir. Comme celle d’investir dans nos infrastructures réceptives pour accueillir nos partenaires dans les meilleurs conditions.
Le bilan sportivement est bon, mais économiquement Grenoble a-t-il tourné le dos à son passé ?
Nous avons compris qu’en Pro D2 il fallait avoir une politique volontariste pour aller chercher des revenus supplémentaires. Lors de la saison 2005-2006, Grenoble avait un budget de 3,5 millions d’euros. Aujourd’hui, le club peut afficher 10 millions d’euros. Les recettes marketing ont été multipliées par trois.
Quels chapitres comptez-vous ajouter à votre projet-club en Top 14 ?
Avec la montée en Top 14, nous arrivons au terme de ce premier cycle. L’objectif sera de pérenniser Grenoble au plus haut niveau. Nous allons continuer d’investir sur la partie partenariat, même si nos bases sont solides.
Ces bases, ce sont des entreprises comme Sogeti (*), Schneider Electric ou Soitec ?
Pas seulement. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur des entreprises à dimension internationale mais dont les racines sont grenobloises. C’est tout un tissu d’entreprises que nous fédérons avec plus de 350 partenaires cette saison. Nos bases, se sont aussi les trois permanents du club dédiés à la partie commerciale. Avec la montée en Top 14, nous allons étoffer le secteur du merchandising.
Profitez-vous de la disparition du football professionnel à Grenoble ?
Indirectement, probablement. En incluant les matches délocalisés au stade des Alpes cette saison, nous arrivons à près de 6.000 spectateurs de moyenne, dont 1.300 VIP. Nous allons développer notre offre auprès du grand public. Il existe une base de supporters importante, mais il faut l’élargir.
Pourquoi ne pas disputer toutes vos rencontres à domicile au stade des Alpes, plus grand (20.000 places assises) et plus moderne que celui de Ledisguières (12.500 places) ?
Parce que le stade Lesdiguières est notre stade. Nous avons investi beaucoup d’argent dans les infrastructures réceptives (loges, salons, village partenaires) et sportives (salle de musculation, bureaux, etc.). A Lesdiguières, nous avons une unité de lieu total entre le sportif et l’administratif. Avec la mairie de Grenoble, nous menons des discussions pour continuer ces investissements et améliorer son confort. Nous nous rendrons au stade des Alpes pour les principales affiches de la saison comme la réception du Stade Toulousain.
* l’entretien a été réalisé avant l’annonce par Serge Kampf, fondateur du groupe de services informatiques et de conseil CapGemini, de son désengagement des clubs de Biarritz et de Grenoble en tant qu’actionnaire.
Tickets d’entrée
Le club compte quatre partenaires principaux dont la ville de Grenoble. Le plus haut rang de partenariat demande un ticket d’entrée à six chiffres. Devenir partenaire majeur est accessible à partir de 70.000 euros. Entre le rang de partenaire entreprise (22.500 euros) et celui de partenaire majeur, il y a le statut de partenaire officiel, tarifé à partir de 55.000 euros. Enfin, le club entreprises est accessible à partir de 3.500 euros.