PRB n’a pas remporté le dernier Vendée Globe, mais c’est tout comme. Pour son huitième tour du monde en solitaire et sans escale, l’entreprise vendéenne a bénéficié d’une exposition médiatique importante « grâce » au naufrage de son skipper Kevin Excoffier et surtout à son sauvetage par Jean Le Cam.
Unique partenaire principal double vainqueur de l’épreuve, en 2001 avec Michel Desjoyeaux et en 2005 avec Vincent Riou, PRB, pour Produits du Revêtement du Bâtiment, est un partenaire fidèle du Vendée Globe. Excepté la première édition, l’entreprise vendéenne a participé aux huit tours du monde suivants. Ce qui fait de la PME aux 200 M€ de chiffre d’affaires, le sponsor le plus fidèle de l’Everest des mers.
Et même lorsque son monocoque ne gagne pas, PRB bénéficie de retombées importantes comme l’explique son président Jean-Jacques Laurent dans L’Équipe. « Le sponsoring voile sert à faire progresser l’entreprise en termes d’image pour que les gens aient envie d’acheter nos produits, explique-t-il. Le Vendée, c’est l’ADN de l’entreprise, le bateau du bâtiment pour nos clients. C’est aussi un axe de communication externe. Normalement on reçoit entre 300 et 500 clients par jour avant le départ de la course. Avec la crise sanitaire, on n’a rien fait mais, économiquement, elle est le meilleur rapport investissement / retombées d’image. » Après ses victoires de 2001 et 2005, PRB estimait que, « sur les 15 % de hausse de chiffre d’affaires, 5 % découlaient du Vendée Globe ».
Des retombées médiatiques colossales
Cette année, point de victoire mais un naufrage qui aurait pu tourner au drame quand Kevin Escoffier a déclenché sa balise de détresse, le 1er décembre. L’aventure a pris le pas sur le sportif. Le récit du sauvetage par Jean Le Cam a dépassé le cadre du sport pour s’étendre à d’autres médias. Selon Meltwater, société qui développe et commercialise des logiciels de veille et d’intelligence médiatique, PRB a bénéficié d’une exposition équivalente à 143 M€ en achat d’espaces publicitaires sur les médias en ligne, entre le 1er septembre 2020 et le 1er février 2021, dans le monde entier, dont 61,4 M€ en France. Ce qui est colossal. Pour la victoire d’Armel Le Cléac’h en 2016, les retombées presse ont été estimées à 55 M€ pour son sponsor, Banque Populaire.
Meltwater a identifié 16.000 publications sur le digital évoquant Escoffier et PRB, sur les 43.000 consacrés au Vendée Globe dans le monde sur la même période, dont 8.000 en France.
Le bateau perdu, le sponsor va-t-il repartir sur un nouveau projet ? « Un bateau, c’est que du matériel, on s’en fout, explique Jean-Jacques Laurent dans L’Équipe. Comptablement, on amortit le bateau sur sept ans, soit pratiquement sur deux Vendées Globe. » « On va continuer avec Kevin comme c’était prévu, ajoute le patron de PRB. On recherche un co-partenaire car il manque l’apport (les 1,3 M€ du bateau perdu). On n’est pas Rothschild qui s’offre des bateaux tout seul. Un co-partenaire permet de faire un bateau neuf. Kevin a démontré qu’il pouvait montrer les crocs. Il fera tout pour gagner le Vendée Globe. »