La déflagration Lance Armstrong a des dommages collatéraux. La banque néerlandaise Rabobank arrêtera à la fin de l’année de sponsoriser les équipes de cyclisme professionnel, hommes et femmes. Rabobank était l’un des partenaires les plus anciens des pelotons.
Plusieurs coureurs Rabobank se sont trouvés au cours des 17 années d’investissement de la banque dans le sponsoring cyclisme au cur d’une affaire de dopage. Le cas de Michael Rasmussen avait particulièrement secoué l’équipe professionnelle en 2007. Mais jamais Rabobank n’avait remis en cause son engagement. En 2010, la banque néerlandaise renouvelait même son sponsoring jusqu’en 2016 ! Mais l’affaire Lance Armstrong agît comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. D’autant qu’un autre cycliste, directement lié à Rabobank cette fois, l’Espagnol Carlos Barredo, vient également d’être confondu. Les équipes professionnelles Rabobank auront disparu au 1er janvier 2013. Nous ne sommes plus convaincus que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire du cyclisme un sport propre et juste, indique Bert Bruggink, membre du conseil d’administration de la banque. Il évoque aussi une situation inévitable. Dans le rapport de l’USADA sur Lance Armstrong, on apprend aussi que l’Américain Levi Leipheimer a avoué avoir pris de l’EPO et de la testostérone avec l’aide du médecin de la formation US Postale. Une pratique qu’il a poursuivie en 2002,2003 et 2004 durant son passage chez… Rabobank, et assisté du médecin de la formation néerlandaise.
Faute de pouvoir éteindre le feu qui s’étend, l’Union cycliste internationale (UCI) réagit en indiquant comprendre les motivations de Rabobank. A la lumière de cette période difficile, à savoir le fort intérêt du public pour les problèmes passés du dopage, et peut-être une action prise plus récemment par l’UCI à l’encontre d’un coureur de l’équipe, l’UCI comprend le contexte qui a présidé à cette décision, indique la fédération internationale.
Les coureurs ont reçu l’assurance de pouvoir continuer à rouler l’année prochaine. Ce n’est pas possible pour les coureurs de passer maintenant dans une autre équipe, précise Bert Bruggink, soulignant que Rabobank allait honorer les contrats, dont beaucoup seront encore valables pendant un an. La banque va créer une fondation externe, qui reprendra toutes les obligations juridiques et financières liées aux contrats de l’équipe de cyclisme professionnelle. Les coureurs de l’équipe pourront disputer les prochaines courses mais sans porter le nom de Rabobank sur leurs maillots. La banque va néanmoins essayer de trouver une solution pour continuer à soutenir la Néerlandaise médaillée d’or olympique Marianne Vos, au moins jusqu’aux JO de 2016.
Le retrait de Rabobank est symboliquement très fort. La banque développait depuis deux décennies une politique transversale à partir du cyclisme. Des amateurs aux professionnels. Ce départ sera-t-il le prélude à une longue série ? Une chose est certaine. Dans moins d’une semaine, la présentation du 100e Tour de France de l’histoire aura lieu dans une ambiance de crise.
Soutien renouvelé au cyclisme amateur
L’UCI a remercié Rabobank pour son important investissement et le soutien qu’elle a apporté au cyclisme féminin et masculin, pendant près de deux décennies, ainsi que pour sa décision de continuer à soutenir une équipe de cyclo-cross, le cyclisme amateur et la formation des jeunes, qui représente un point important pour le futur de notre sport.