La loi olympique devrait autoriser la publicité sur les sites classés et les monuments historiques parisiens situés autour des épreuves des Jeux olympique de 2024. Inadmissible pour l’association Sites et monuments qui craint un « matraquage ». Après l’Euro 2016, la Ville de Paris avait été condamnée dans une affaire similaire.
L’association de défense du patrimoine Sites et monuments est vent debout contre le projet de loi olympique qui autoriserait « un matraquage publicitaire dérogatoire à toutes les règles en vigueur ». En cause, le contournement du Code de l’Environnement qui permettra dès 2018 un affichage du logo, du slogan et des anneaux olympiques. Mais autorisera surtout pendant trois mois, à l’été 2024, la multiplication des supports publicitaires des partenaires des JO dans un périmètre de 500 m autour des lieux d’épreuve. Et ce, y compris autour des sites classés ou monuments historiques où la publicité est interdite : le Champ-de-Mars (volley), les Invalides (tir à l’arc), le Grand Palais (escrime, taekwondo), les bords de Seine (aviron), le parc de Versailles (équitation, pentathlon), etc. « Du jamais-vu » selon Sites et monuments. « En clair, Paris a obtenu les Jeux en misant sur ses sites patrimoniaux les plus prestigieux, et on n’en respecte pas le statut protecteur » enrage son vice-président Julien Lacaze. Et l’association de citer l’étude d’impact jointe au projet de loi qui reconnaît elle-même que les publicités des partenaires « pourront générer des nuisances visuelles et éventuellement sonores ».
Du côté de l’Hôtel de Ville (qui avait écopé d’une condamnation en juin pour non-respect de la réglementation sur la publicité pendant l’Euro 2016), l’adjoint aux Sports Jean-François Martins évoque des « craintes infondées ». « Il n’y aura pas de pollution visuelle autour des sites d’épreuve, ce n’est pas dans la culture des JO » tempère l’élu, selon qui les sponsors des jeux auront simplement une priorité pour annoncer « sur les panneaux existants ». Il paraît difficile de rapprocher les deux camps. Soulignons que les JO 2024, hors infrastructures, sont financés à 100 % par le privé et notamment par la publicité. Si l’événement en tant que tel ne coûte rien au contribuable, c’est grâce aux annonceurs qui réclament de la visibilité en contrepartie.