Le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) confirme la suspension de toute forme de publicité pour les paris en ligne sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue 2 décidée le 29 septembre. Dans le même temps, l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) adresse à la Commission européenne un acte d’intervention dans les procédures d’infractions ouvertes contre la France en matière de paris sportifs.
Cette décision avait été contestée par certains clubs, qui avaient voulu que nous nous réunissions à nouveau pour en discuter, a déclaré Frédéric Thiriez, président de la LFP. La décision du 29 septembre a été confirmée à l’unanimité en présence d’Olivier Sadran (président de Toulouse) et de Jean-Luc Gripond (administrateur délégué du FC Nantes), qui n’avaient pu être présents ce jour-là.
Olivier Sadran, dont le club est parrainé par une société de jeux en ligne (888.com), avait notamment critiqué le zèle de la LFP, s’étonnant qu’elle ait convoqué un semblant de conseil d’administration, qui n’a respecté aucune règle de gouvernance ni les délais de convocation. Elle a usé d’un vote par téléphone, ce qui est antidémocratique et pose des problèmes en termes de légalité.
A l’issue de son Assemblée générale, l’UCPF dénonce le fait que certains Etats membres empêchent les clubs de fournir aux opérateurs privés des services de nature publicitaire (sponsoring maillot, panneaux dans les stades, etc.), alors pourtant que les services de paris fournis par ces opérateurs privés constituent des activités parfaitement licites, dans un certain nombre d’Etats membres et que les prestations publicitaires sont notamment destinées à ces autres Etats membres.
Jean-Luc Gripond : Une industrie colossale
On doit tenir compte d’une industrie colossale qui peut devenir un acteur important dans les années à venir et financer les grands évènements sportifs, a déclaré Jean-Luc Gripond, vice-président de l’UCPF. On peut trouver des solutions intermédiaires qui permettent aux clubs de prendre des positions sur les marchés même si, à court terme, nous n’afficherons pas de sponsor sur nos maillots, c’est clair, a ajouté l’administrateur délégué de Nantes qui a dû retirer le logo de la société de paris en ligne gamebookers.com des maillots du FCNA.
La Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre plusieurs pays dont la France. Bruxelles estime que les privilèges accordés par l’Etat aux monopoles français dans le secteur des jeux de hasard constituent une discrimination vis-à-vis des opérateurs privés, qui souhaitent pénétrer sur ce marché. La Commission européenne ne considère pas que les monopoles sont en soi incompatibles avec le droit communautaire. Elle estime que ces monopoles ne peuvent pas être utilisés pour faire obstacle aux prestations de services transnationales fournies par des opérateurs privés, dès lors que les sociétés bénéficiant d’un monopole mènent une politique commerciale visant à développer le volume de jeu et la gamme de leurs produits plutôt que de limiter le nombre des paris et des parieurs.