Comme la Formule 1 et le WRC, le MotoGP perd à son tour un constructeur. Le groupe japonais Kawasaki Heavy Industries (KHI) ne participera pas au Championnat du monde, afin de réduire ses coûts pour affronter la crise économique. L’effet de la crise financière en cours sur l’économie mondiale est important et nous pensons qu’un certain temps sera nécessaire avant la reprise, a déclaré le groupe. Nous avons dès lors jugé nécessaire de revoir la répartition de nos ressources financières et avons décidé de renoncer à participer au Moto GP à partir de 2009, a poursuivi Kawasaki.
L’annonce du retrait est un choc pour tout le monde, affirme Hervé Poncharal, président de l’IRTA, le syndicat des écuries de course. C’est très triste de voir une des cinq écuries d’usine quitter le MotoGP alors qu’ils avaient des motos performantes prêtes pour 2009, comme l’ont prouvé les essais privés de cet hiver en Australie, a continué Hervé Poncharal, également patron d’une écurie privée (Yamaha Tech3).
Kawasaki suit la tendance d’autres constructeurs qui se retirent des sports mécaniques comme Honda en F1, ou Subaru et Suzuki en WRC. C’est surtout dommage que l’usine se retire sur une note aussi négative (NDLR : Hopkins 16e et West 18e en 2008). Pourtant le championnat 2009, qui passe en mono-gomme (NDLR : Bridgestone, après le retrait de Michelin de la compétition, également pour des raisons économiques), sera des plus serrés et certainement passionnant sur le plan sportif, regrette le président de l’IRTA.
Les constructeurs européens ne suivent pas cette tendance
On devait démarrer le championnat avec 19 pilotes, un de plus qu’en 2008, on passe à 17. J’espère simplement qu’un des deux pilotes (qui devaient être Hopkins et Melandri en 2009) pourra courir avec une Kawasaki dans une structure privée. Des négociations sont en cours, mais ce retrait, dont on a commencé à parler après Noël, est bien tardif…, conclut le manager français. Selon un responsable du groupe, Kawasaki dépensait quelque 4 milliards de yens (32 millions d’euros) chaque année pour la compétition. La structure de course MotoGP est basée en Europe, à Heerlen (Pays-Bas). Dirigée par le Belge Michael Bartholemy, elle emploie 34 salariés.
Kawasaki n’est plus en MotoGP, mais la marque reste en Superbike, en Supersport, en moto-cross et dans l’AMA (Championnat américain de superbike). Il y a encore beaucoup de travail à faire, affirme le patron de Kawasaki Racing Team (KRT).
Pour l’heure, les constructeurs européens ne suivent pas cette tendance alors que les marchés s’effondrent un peu partout.
Honda n’ira pas à Suzuka
Le constructeur japonais Honda Motor annonce que son écurie motocycliste ne participerait pas à la course d’endurance des Huit heures de Suzuka (Japon) en juillet, afin de réduire ses coûts. Une porte-parole a précisé que Honda resterait quand même présente aux Huit heures de Suzuka, en fournissant motos et support technique à d’autres écuries.
Le quotidien japonais Sankei affirme que Honda va prochainement réduire ou annuler sa participation dans toutes les compétitions motocyclistes, à l’exception du Championnat du monde de vitesse MotoGP. La firme participe à l’heure actuelle à dix compétitions motocyclistes à travers le monde.