Crypto.com, qui devait remplacer Gazprom en tant que sponsor de la Ligue des champions, aurait renoncé à l’accord conclu avec l’UEFA. La raison officielle ? Des problèmes de réglementation en Europe… A moins que la correction opérée depuis le début de l’année sur le marché des cryptos n’oblige la plateforme à se mettre en position défensive.
Lorsque la plateforme d’échanges de cryptomonnaies fait parler d’elle dans le sport, il s’agit d’annonces à plusieurs millions de dollars pour imposer la marque Crypto.com : naming de la salle des Los Angeles Lakers, contrat avec la Formule 1, la Coupe du monde au Qatar, etc. Cette fois, c’est une séparation qui intervient.
Selon SportBusiness.com, Crypto.com aurait renoncé à un accord de parrainage de cinq ans et d’une valeur de 495 M$, que l’entreprise avait conclu avec l’UEFA. Crypto.com aurait été l’un des partenaires principaux de la Ligue des champions, entre autres. L’accord de principe devait voir Crypto.com remplacer la société d’énergie Gazprom en tant que sponsor, après l’annulation de son contrat par l’UEFA suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais Crypto.com aurait annulé l’accord, « au dernier moment », en raison de problèmes de réglementation au Royaume-Uni, en France et en Italie, avec des questions juridiques entourant la portée de ses licences de commerce et d’exploitation. Ni Crypto.com, ni l’UEFA n’ont confirmé l’information.
Le marché s’est retourné
Reste que ces révélations interviennent dans une ambiance tendue pour l’univers des cryptos. Au cours des 12 derniers mois, la crypto-bourse singapourienne a dépensé des centaines de millions de dollars dans le marketing sportif. Mais elle était portée par l’euphorie des marchés autour du Bitcoin et de l’Ether. Depuis la chute de Bitcoin sous 30.000 dollars, plusieurs acteurs révisent leur stratégie. Avec des volumes d’échanges en forte baisse, les plateformes ont dû se résoudre à licencier une partie de leur personnel. Coinbase, la plus grosse plateforme de cryptos américaine, a ainsi annoncé la suppression de 18 % de ses effectifs, soit environ 1.100 postes. Gemini Exchange et BlockFi ont tous deux annoncé des licenciements à hauteur de 10 % et 20 % de leur personnel. Crypto.com, située à Singapour, n’échappe pas au reflux. Son patron, Kris Marszalek, a annoncé sur Twitter que sa plateforme allait devoir se séparer de 5 % de ses salariés, soit environ 260 personnes.
Plus que la réglementation en Europe, il semble bien que la conjoncture soit plus à même de freiner les ambitions des cryptos.
Bien que cet accord avec Crypto.com, qui aurait tout de même permis à l’UEFA d’engranger quasiment le double de ce qu’offrait Gazprom, ait été annulé, la Ligue des champions ne tarit pas de sponsors.