Le groupe d’assurance Matmut vient de signer un contrat de naming de 10 ans avec le gestionnaire du Nouveau stade de Bordeaux, inaugurée le 18 mai dernier. L’enceinte qui héberge les Girondins de Bordeaux s’appellera donc désormais Matmut Atlantique.
Déjà sponsor maillot de l’Union Bordeaux-Bègles dans le Top 14, l’assureur renforce sa présence dans la région. Pour le président de la Matmut, Daniel Havis, cet engagement prolonge notre investissement fort dans la région. Celui-ci se concrétise en particulier par la finalisation prochaine de notre accord de fusion avec la mutuelle Ociane, bien connue des Bordelais et des habitants de la région. psLIVE, l’agence conseil en activation de marque et événementiel du groupe Dentsu Aegis Network, a noué la relation entre l’assureur, Vinci Stadium et Stade Bordeaux Atlantique (SBA), exploitant du stade. Une fois que nous avons défini le profil du type d’entreprises susceptibles d’être intéressées par un accord de naming, nous nous sommes naturellement rapprochés de la Matmut, nous explique Olivier Bischoff, Directeur Général de psLIVE. L’assureur est l’un des clients de notre agence Dentsu, nous le connaissons bien. C’est aussi une marque qui investit beaucoup dans le sport. Nous savions que ce partenariat pouvait répondre à ses besoins. L’intérêt tactique de ce partenariat nous est paru évident. Le naming du stade de Bordeaux permet à la Matmut de s’inscrire dans la durée et de renforcer son ancrage local après la récente opération avec la mutuelle Ociane. Le naming n’est pas non plus une découverte pour la Matmut, qui a déjà connu une expérience réussie avec le Matmut Stadium à Lyon.
Un accord négocié à 50% du prix initial
Cela faisait plusieurs mois que le concessionnaire Stade Bordeaux Atlantique (les entreprises Vinci et Fayat, gestionnaires de l’enceinte sportive) cherchait un partenaire susceptible de s’engager sur un contrat pour un montant de 3,9 millions d’euros par an pendant dix ans. L’annonce imminente d’un accord a été maintes fois repoussée. La Matmut a finalement remporté la mise pour moitié moins… Nous avons négocié pour arriver finalement à 50% du prix, confirme Daniel Havis. Une bonne affaire ? Selon Cédric Girard, directeur marketing et commercial de Vinci stadium, les seules retombées médias sont estimées à 15 millions d’euros sur la période pour le sponsor.
Si le Matmut Atlantique (42.000 places) n’est pas le premier stade à bénéficier d’un naming en France c’est en revanche la première fois qu’un partenaire donne son nom à deux enceintes distinctes. En effet, un autre stade porte déjà le nom de Matmut : celui du Lyon Olympique Universitaire. Le club de rugby de Pro D2 joue au Matmut Stadium depuis 2011. Mais la structure de 8.000 places a été prévue comme modulable. Ses tribunes sont démontables car le LOU doit emménager prochainement au stade Gerland, lorsque l’Olympique Lyonnais aura pris possession de son stade à Décines (et après reconfiguration de Gerland pour le rugby, ndlr). Pour le Matmut Stadium, l’assureur a investi cinq millions d’euros sur cinq ans. Le contrat arrivant à échéance, le doublon Bordeaux-Lyon ne devrait durer que quelques mois.
A qui le contrat va-t-il profiter ?
Même s’ils sont les principaux utilisateurs de l’enceinte, l’accord avec Matmut ne rapportera rien aux Girondins de Bordeaux. L’exploitant du stade est SBA. Pour équilibrer les charges de fonctionnement (évaluées à 10 millions d’euros par an), le loyer des Girondins (3,85 millions d’euros par an) et de la Ville (4 millions) ne suffisent pas. Le naming participe à combler cet écart. Pour le reste, du rugby (avec Bordeaux-Bègles), ainsi que des événements non sportifs sont attendus. N’oublions pas que SBA doit reverser une partie des recettes liées à l’exploitation du stade à la municipalité de Bordeaux pour environ 4,9 millions d’euros par an, pendant 30 ans.