Osera, osera pas ? Adidas pourrait mettre un terme à son parrainage de certaines disciplines olympiques en raison de la décision du Comité international olympique (CIO) d’interdire l’apparition de son logo lors des Jeux olympiques.
Nous devons décider s’il est encore opportun de soutenir des disciplines comme l’haltérophilie, l’aviron ou la luge si nous n’avons pas le droit de faire apparaître notre logo, a déclaré Herbert Hainer, le patron d’Adidas, à l’hebdomadaire allemand Focus.
Lors des Jeux de Turin, les athlètes portant des tenues avec le logo d’Adidas, les célèbres trois bandes, avaient été priés de les cacher. Les autres équipementiers sportifs protestent l’avantage accordé à Adidas. Selon eux, Adidas viole les règles du CIO lors des compétitions internationales avec l’utilisation qu’ils jugent abusive des trois bandes. Ils estiment qu’Adidas ne devrait plus bénéficier d’une exception qui lui permet de placer ses célèbres trois bandes sur les manches et les jambes des survêtements des sportifs, alors que les équipementiers ne disposent que d’un espace de 20 cm2 pour placer leurs logos. Adidas a toujours défendu que ses trois bandes n’étaient pas un logo mais un élément de design.
Un débat récurrent
On se souvient qu’en janvier 2005 (voir La Lettre du Sport n°352), Adidas avait obtenu gain de cause face à Nike pour la défense de ses trois bandes. Un tribunal de Cologne avait jugé que Nike n’avait plus le droit de commercialiser des pantalons portant sur les côtés deux bandes blanches. Le jugement concernait également une marque allemande de vêtements, Tom Tailor, qui s’était vu interdire la vente de vestes comportant également deux bandes. Les deux entreprises avaient pourtant plaidé pour l’utilisation de bandes comme élément décoratif. Une argumentation dont le tribunal n’a pas tenu compte alors qu’en 2003, la Cour de justice européenne (voir La Lettre du Sport n°295) avait estimé que les propriétaires des droits sur une marque ne pouvaient pas prétendre interdire l’utilisation de signes similaires à la marque déposée tant que ces signes restaient utilisés comme décoration. Dans une bataille qui opposait Adidas à l’entreprise Fitnessworld Trading, la Cour de justice européenne avait jugé qu’un logo n’avait qu’une fonction décorative aux Pays-Bas et que de ce fait le logo à deux bandes affiché par Fitnessworld Trading ne constituait aucunement une infraction au droit européen en matière de propriété intellectuelle.