Tours devient le premier club de volley français à basculer dans le naming. Le TVB devient le « McDonald’s Tours Volley-ball » pour les trois prochaines saisons.
La pratique est déjà très répandue en Europe, notamment en Italie et en Pologne. Mais en France, le club de volley féminin du Cannet était seul dans ce cas depuis son baptême en Volero Le Cannet en juin 2018. C’est d’ailleurs lors de ces nombreux voyages à l’international que Pascal Foussard, le directeur général du TVB, a pu apprécier l’importance d’un tel partenariat : « Depuis le naming notamment, le championnat polonais par exemple a progressé de façon importante pour devenir l’une des nations les plus fortes du volley. » Et d’ajouter sur l’aspect novateur de la démarche : « Le TVB a toujours été un club avant-gardiste afin de demeurer au plus haut niveau. Pour continuer à avancer, il faut être imaginatif et créatif… »
L’accord conclu avec un franchisé local McDonald’s vaut pour les trois prochaines saisons. Bernard Simmenauer et Bruno Poilpré, respectivement franchisé de 22 restaurants McDonald’s en Touraine notamment et président du TVB, n’ont pas voulu préciser les détails financiers de l’accord. Mais nul doute qu’il devrait booster les ressources du club, déjà le premier budget de France avec environ 2,5 M€ par saison. « Même si notre partenaire reste à dimension locale, le nom McDonald’s est connu internationalement donc ça ne peut que rejaillir de façon bénéfique sur le club, estime le président du TVB, Bruno Poilpré. Il donne au TVB une stature plus européenne. » À tout le moins, en sortie de Covid-19, et alors que le soutien des collectivités locales n’est pas assuré, l’accord apporte une rentrée d’argent stable pendant plusieurs saisons. « Les collectivités ont aussi des incertitudes sur leur budget, poursuit le dirigeant tourangeau. Nous devons être méfiants et je préfère de loin essayer d’asseoir le club sur une bonne base financière. Elle est bonne, elle est saine, mais c’est encore mieux d’avoir un partenaire qui vous dit qu’il va rester trois ans ou six ans. »
Pour les activations, Bernard Simmenauer va faire la promotion du Tours Volley Ball dans ses restaurants, dans un rayon de 70 kilomètres autour de Tours. Le club espère attirer ainsi un public rajeuni dans la salle Grenon. « On va utiliser les restaurants comme un relais national pour promouvoir les matchs de volley du TVB et faire rayonner le club, annonce Bernard Simmenauer. J’ai hâte de voir le McDonald’s Tours Volley-Ball gagner ! » L’enseigne, elle, veut afficher des valeurs communes avec les volleyeurs. « Je suis installé en Touraine depuis 31 ans et je suis un partenaire de longue date du TVB, précise le franchisé. Ce qui nous intéresse dans le volley, c’est l’état d’esprit d’équipe, c’est un sport élégant, sans contact et sans violence. Les notions de vitesse et de rapidité correspondent à ce que l’on fait chez McDonald’s. C’est aussi un sport majeur à Tours, comme nous dans la Métropole et cela avait du sens pour nous d’accompagner le club et d’aider à ce qu’il soit de plus en plus fort. »
L’innovation ne plaît pas à tout le monde. Le maire écologiste de Tours, Emmanuel Denis, regrette le choix du TVB. « C’est un choix délétère », a-t-il commenté auprès de la Nouvelle République. Il voit là un « signe très négatif envoyé par le club tourangeau ». « Sur le fond, nous n’avons rien à dire, c’est un contrat entre deux parties privées », reconnaît Emmanuel Denis. Qui précise cependant que « des dispositions seront prises pour que le nom de la Ville de Tours ne soit pas associé » à celui du partenaire du TVB. « Je prends acte mais je regrette ce choix », ajoute-t-il.
Questionné sur le maintien du montant de la contribution de la Ville au club (412.000 € en 2021 dont 322.000 pour la structure professionnelle), le maire écologiste a précisé que rien n’était acquis : « Des arbitrages ont lieu tous les ans. Rien n’est acquis pour personne ».
Une ombre au-dessus de l’accord ? Le club souhaite faire évoluer son budget pour se rapprocher des 3,5 M€ dans les trois ans, en grande partie grâce à cette nouvelle forme de partenariat. « L’état d’esprit du club ne change pas, rappelle Bruno Poilpré. On n’a pas vendu notre âme au diable. »