Promoteur des Grands Prix de Québec et de Montréal, le Canadien Serge Arsenault entend secouer le conservatisme de la vieille Europe en modernisant le cyclisme pour lui apporter la reconnaissance et les ressources financières que ce sport extraordinaire mérite.
Fort du succès populaire des deux courses qu’il organise (250.000 spectateurs cumulés en 2011, selon lui), cet ancien journaliste de 64 ans reconverti en patron de chaînes de télévision et en homme d’affaires à succès ne comprend pas l’immobilisme. Le manque d’argent ronge le vélo à petit feu et installe ses acteurs dans un climat d’incertitude qui pousse souvent à poser les mauvais choix, estime-t-il. Une seule solution, la mondialisation : Ce qu’ont si bien réussi des sports comme le golf, le tennis et le ski avec 20 ans d’avance sur le vélo. Regardez les sponsors des équipes : aucun grand groupe mondial n’est présent alors que le cyclisme est potentiellement un vecteur de communication mondial, souligne-t-il. Les formations portent le nom du sponsor. Les coureurs sont issus des quatre coins du monde. Mais ces atouts sont sous-exploités faute de garanties. Il faut donc créer un circuit mondial, poursuit-il, estimant que le cyclisme reste un sport local avec des sponsors régionaux. Serge Arsenault est convaincu qu’un circuit mondial permettrait au cyclisme d’engranger des revenus enfin dignes des efforts produits par les coureurs. Il propose entre autres solutions de réorganiser le calendrier. Je n’ai rien contre le Tour de France qui doit rester le sommet de ce sport, ni contre les classiques européennes, mais il faudrait vraiment créer un vrai circuit mondial alléchant pour les télévisions du monde entier, avance celui qui sera bientôt reçu par les dirigeants de l’Union cycliste internationale (UCI).
L’une de ses idées pourrait être la création d’un circuit de Challenge Sprint. Une épreuve qu’il a imaginée avec l’ancien champion français Charly Mottet et qui a connu un beau succès ces deux dernières années en marge du GP de Québec. Vingt-quatre coureurs, un par équipe, s’affrontent au sprint par groupes de quatre sur un circuit de 1.000 mètres et selon une formule éliminatoire (séries, quarts, demies et finale). C’est spectaculaire, les coureurs et le public adorent, assure Arsenault. En outre, le format de 90 minutes est parfait pour les télévisions. Je suis certain qu’un calendrier d’une quinzaine de dates qui réunirait les meilleurs sprinters (Cavendish, Greipel,…) séduirait les diffuseurs. Mais pour que cela marche, il me faudra le soutien total des équipes, et que cette épreuve devienne un discipline officielle de l’UCI, prévient-il.
Je suis triste quand je vois que la majorité des coureurs qui partent à la retraite n’ont pas de quoi vivre des revenus accumulés durant leur carrière. Ce sport est l’un des plus difficiles. Les athlètes méritent un sort meilleur, insiste-t-il.