Celle-ci encadre la prise de parole des athlètes durant les Jeux olympiques en faveur de leurs partenaires non olympiques (ceux qui ne sont ni en contrat avec le CIO, ni avec le Comité d’organisation des Jeux). La France adapte les nouvelles dispositions pour ses athlètes.
Décriée à chaque olympiade, la sacro-sainte règle 40 interdit la publicité des partenaires non olympiques pendant les JO. Les athlètes estiment être pénalisés vis-à-vis de leurs partenaires par la charte, tandis que le CIO tient à préserver son modèle économique qui repose sur l’exclusivité accordée aux sponsors olympiques. La révision de règle 40 est une mini-révolution dans le monde olympique. Après l’Allemagne, l’Australie, la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis, la France adapte à son tour les révisions. Car selon les pays, les possibilités diffèrent.
« La proposition française est en lien avec les usages d’aujourd’hui et l’activité intense des athlètes sur les réseaux sociaux », explique Brice Guyart, chargé de la mobilisation du mouvement sportif pour Paris 2024. « Elle n’est pas destinée qu’aux stars et sert l’ensemble des athlètes (et leurs entraîneurs) qui n’ont pas, ou peu de partenaires, afin qu’ils puissent proposer des opportunités à ces sponsors non olympiques », poursuit le double champion olympique de fleuret.
Une prise de parole libérée, mais encadrée. Si les règles d’application de la Règle 40 couvrent cette période, les participants sont libres de toute communication, en dehors de celle-ci, hors utilisation commerciale des propriétés olympiques. De l’ouverture du village olympique de Tokyo à la fin du deuxième jour suivant la cérémonie de clôture, soit du 14 juillet au 11 août, ils pourront remercier une fois chacun leurs sponsors sur leurs sites Web et réseaux sociaux. Un message que le partenaire sera, à son tour, autorisé à relayer. Mais il est interdit de reprendre les signes distinctifs de l’olympisme (comme les médailles, anneaux olympiques). Pas question non plus d’écrire « Jeux Olympiques », « JO », « Tokyo 2020 ». Ni même « Paris 2024 ». Les athlètes français pourront employer les mots « or », « argent », « bronze » pour célébrer un podium tandis que leurs homologues anglais devront s’en passer. Les partenaires institutionnels (collectivités et institutions publiques) pourront « adresser des messages simples de félicitation, sans utilisation des propriétés olympiques ni association avec un partenaire commercial, dans la limite d’un message d’encouragement et d’un message de félicitation par participant », précise le CNOSF.
Commission ad hoc
Pour accompagner les athlètes et leurs partenaires, une cellule comprenant des spécialistes marketing, communication et juridique va être mise en place et une commission ad hoc sera installée à Tokyo, avec un représentant des sportifs. Elle aura le pouvoir de sanctionner ces derniers par un avertissement, l’exclusion du village ou encore une sanction financière, mais en aucun cas sportive.
Les propriétés olympiques comprennent
• le symbole olympique (les anneaux)
• l’emblème, les mascottes et les pictogrammes des Jeux, et les représentations graphiques relatives aux Jeux
• l’emblème du CNOSF, de Paris 2024 et de Tokyo 2020
• les termes « olympique », « olympiques », « Jeux Olympiques », « Olympiade », « Olympiades »
• le nom de la ville hôte des Jeux et l’année des Jeux tels que « Tokyo 2020 » ou « Paris 2024 »
• tous les termes et symboles liés aux Jeux Olympiques enregistrés en tant que marques commerciales et/ou protégés par la législation française, notamment par l’article L141-5 du Code du sport français
• les noms des délégations olympiques, ainsi que les logos associés
• la devise olympique « Citius, Altius, Fortius » ou « Plus fort, plus vite, plus haut »
• tous les films, oeuvres musicales, motifs et oeuvres artistiques créés par le CIO, le COJO de Tokyo 2020, le CNOSF et Paris 2024
• tous les autres symboles, motifs, oeuvres, termes ou expressions qui sont des traductions des propriétés énumérées ci-dessus ou qui créent un risque de confusion avec elles, par exemple une expression comprenant 2020, 2024