C’est un revers judiciaire de taille. Une juge américaine a critiqué le manque de fair-play, alors qu’il s’agit justement de sa devise de la part de la Fédération internationale de football (FIFA).
Cette sentence a été prononcée dans l’affaire qui oppose MasterCard à la FIFA. La justice américaine donne raison à MasterCard qui avait porté plainte en avril. Pour le numéro deux mondial des cartes de crédits, son contrat avec la FIFA lui accordait un droit de premier refus. Une clause que la FIFA n’a pas respecté en s’engageant avec son rival Visa (voir La Lettre du Sport n°408). Selon la décision de justice, MasterCard, partenaire historique de la fédération internationale, pouvait s’aligner, ou pas, sur toutes les offres émises par un autre sponsor venant du secteur bancaire. Dans ses attendus, la juge du tribunal de New York estime notamment que du fait que MasterCard et la FIFA se sont entendus sur tous les points de l’accord couvrant la période 2007-2014 et que la version finale de cet accord a été envoyée par la FIFA à Master-Card pour exécution et retournée par MasterCard à la FIFA, il est juste et équitable que la FIFA soit obligée d’exécuter l’accord passé avec MasterCard pour la période 2007-2014.
MasterCard et la FIFA peuvent-ils encore se faire con-fiance ?
Ce jugement a pour principale conséquence de réintroduire MasterCard comme le partenaire de la FIFA pour la période 2007-2014 ! En attendant l’appel, Visa se voit donc bouté en dehors du football pendant cette période de latence. Mais on se demande bien par quel chemin tortueux, la FIFA et MasterCard pourraient continuer à collaborer après s’être tournés le dos…
Vis-à-vis de Visa, traditionnel partenaire des Jeux olympiques, l’image de la FIFA en prend un coup. Visa a affirmé après ce jugement avoir négocié en toute bonne foi un accord de sponsoring et avoir reçu des assurances de la part de la FIFA que cet accord était valide et contractuel et ne rentrait pas en conflit avec les droits de MasterCard. Lors du procès, Visa a été surpris et peiné d’apprendre que pendant ces négociations, la FIFA n’avait pas été franche concernant ses obligations avec MasterCard, a indiqué Michael Sherman, porte-parole de Visa International. Nous sommes néanmoins déçus de la décision du tribunal et examinons actuellement toutes nos options, a-t-il ajouté. Pour un contrat estimé à 180 millions de dollars, l’incertitude qui plane autour de ce dossier fait désordre. Affaire à suivre.
La FIFA limoge son directeur marketing
La FIFA a décidé de licencier le directeur de sa division Marketing et Télévision, le Français Jérôme Valcke (ex-Canal +), ainsi que trois autres employés de la même division, Tom Houseman, Robert Lampman et Stefan Schuster. La FIFA considère que les négociations avec Visa n’ont pas été menées dans le respect des règles et qu’elle ne peut tolérer pareil comportement de la part de ses propres employés.