Malgré le contexte délicat, la Caisse d’Epargne continue de croire dans le cyclisme. Au point de demander au staff espagnol de revoir le calendrier des courses pour favoriser les épreuves françaises et engager plus de coureurs tricolores.
L’équipe cycliste Caisse d’Epargne est en voie de nationalisation. D’origine espagnole, au travers d’Abarca Sports (55 salariés), la société ibérique détentrice de la licence ProTour, l’équipe parle de plus en plus français. Un changement provoqué par l’arrivée de la Caisse d’Epargne. D’abord partenaire en 2005, la banque est devenue le parrain unique de l’équipe en 2007 avec le départ des Iles Baléares. Pour 2008, une nouvelle étape est franchie. La présentation de l’équipe au siège de la Caisse d’Epargne n’est pas que symbolique. Avec le recrutement de quatre nouveaux coureurs français (Anthony Charteau, Arnaud Coyot, Mathieu Drujon et Fabien Patachon), ils sont désormais six tricolores à porter les couleurs de la Caisse d’Epargne (sur un effectif total de 26). Engagée jusqu’en 2010, la banque préfère également voir son équipe disputer des épreuves sur son territoire national. Vu exaucé. Le programme des courses 2008 laisse beaucoup plus de place aux épreuves françaises : un tiers des courses retenues. Il est vrai que la banque de l’Ecureuil ne mégote pas sur la dotation qu’elle accorde : 9 millions d’euros par an sur un budget total de 10 millions d’euros. L’ère du cyclisme bon marché est bien révolue. L’aspiration de notre partenaire à un calendrier plus français est légitime, estime Francis Lafargue, chargé des relations publiques. C’est à nous de trouver le juste équilibre pour répondre aux exigences de notre commanditaire tout en tenant compte des impératifs sportifs. Entre la Caisse d’Epargne et nous, la confiance est réciproque, poursuit Francis Lafargue. Pour parfaire les synergies entre le sportif et la communication, nous nous rencontrons tous les deux mois.
La discipline populaire, où le public n’a pas à payer pour assister aux courses, est sans égale pour le sponsor qui souhaite s’adresser au plus grand nombre. Depuis 2005, la Caisse d’Epargne a vu sa notoriété multipliée par cinq, indique Michel Cazes en charge du sponsoring de la banque. Ce qui ne veut pas dire fermer les yeux sur les problèmes de dopage qui l’entoure. Nous sommes vigilants. On sera jugé sur la façon dont on traite le problème, assure Guy Cotret , membre du directoire de la Caisse d’Epargne, tandis que Charles Milhaud, président du directoire des Caisses d’Epargne, cherche à déplacer le problème : le cyclisme traverse une période difficile. Mais tous les sports de haut niveau connaissent des problèmes liés au dopage, même si l’on en parle moins. Et Charles Milhaud de rappeler la durée de l’engagement de la banque dans le cyclisme, tout comme dans l’athlétisme (partenaire de la Fédération française) et le football (Coupe de France), pour bâtir une relation sur le long terme, comme avec nos clients.
Crainte du sponsor : les jeunes délaissent le cyclisme
Mais les scandales à répétition finissent par lasser. Le public reste présent sur les routes, derrière son écran de télévision, mais des signaux d’alerte s’allument. Nos études montrent que notre marque n’est pas touchée, indique Guy Cotret. Le vrai problème, c’est la désaffection des jeunes vis-à-vis du vélo, continue celui qui est aussi président du club de football du Paris FC. Il y a un manque de renouvellement des générations. Aujourd’hui, le public qui regarde le vélo a 50 ans. Si cela ne change pas, le cyclisme ne s’en relèvera pas.