Les joueurs de l’équipe de France de football ne seront récompensés que pour des résultats en compétition et plus pour les matches amicaux. Ils ne toucheront rien s’ils ne se qualifient pas pour la Coupe du monde 2014. L’annonce a valeur de symbole à l’heure où la valeur football n’est pas très porteuse. Elle permet aussi à la Fédération française de football de compenser le manque à gagner suite à l’instauration du bonus/malus dans ses contrats de sponsoring.
Président non encore déclaré à sa propre succession dans quelques mois, Noël Le Graët souhaitait introduire un nouveau système de primes au sein de l’équipe de France. Concrètement, les Bleus se partageront un pactole que s’ils se qualifient pour la Coupe du monde au Brésil. S’ils ne se qualifient pas, les hommes de Didier Deschamps ne toucheront rien. Si nous y allons, en revanche, les joueurs ayant participé à la qualif’ toucheront 30% de la somme versée par la FIFA, explique Noël Le Graët. 30% de 8 millions d’euros selon les dernières prévisions, soit 2,4 millions d’euros pour les joueurs. Ils se partageront cette somme en fonction du nombre de présences dans les listes de Deschamps, même si le joueur est en tribunes pour un match de qualification. Mais ce n’est pas tout. Les internationaux se partageront également 30% de la somme allouée par la FIFA en fonction du résultat au Brésil. Les internationaux ne toucheront, en revanche, plus de prime de résultat lors des matchs amicaux. Ce qui n’est pas rien. Cette année, il y en a quand même six. En février dernier, après leur victoire en amical face à l’Allemagne, les Tricolores avaient par exemple touché 18.000 euros chacun. Depuis le désastre de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, les joueurs avaient déjà dû faire une concession. Avant Knysna, ils percevaient jusqu’à 40% des sommes versées par les sponsors de la FFF. Entre 2006 et 2010, les partenaires ont abondé le budget de la FFF à hauteur de 15 millions d’euros par saison. L’ancien directeur général de la FFF, Jacques Lambert, avait supprimé ce système pour arriver à celui d’aujourd’hui : 10.000 euros par joueur et par rencontre au titre du droit à l’image.
Tout le monde est content, commente Didier Deschamps. Les joueurs ont montré qu’il y a des choses importantes comme le maillot de l’équipe de France. Je trouve que ce compromis est une très bonne chose et c’est tout à l’honneur des joueurs. Ancien joueur professionnel, Vikash Dhorasoo, dans Le Parisien, trouve l’annonce populiste. Je trouve cela aberrant. Le Graët continue finalement à alimenter cette image négative que les Français ont de leur sélection et dont le seul tort a été de perdre de l’Euro.
Les joueurs n’ont pas fait que lâcher du lest. Ils ont obtenu une revalorisation de la prime liée au droit à l’image. Celle-ci demeure. Elle passe même à 15.000 euros par match. Que la rencontre soit amicale ou de compétition. Avec son nouveau système, la FFF parviendra-t-elle à faire évoluer les joueurs dans leur comportement ? Au-delà du résultat, il y a l’image et celle des Bleus n’est pas bonne. Depuis l’implosion de Knysna, la FFF se démène pour la changer. Au sortir de l’Afrique du Sud, elle a introduit un nouveau système avec ses partenaires. Une part du contrat (20%) est variable selon l’image donnée par l’équipe de France. Une donnée mesurée mensuellement par l’agence KantarSport. Pour faire simple, plus les Bleus insultent les journalistes, critiquent l’arbitrage ou toisent leur sélectionneur et moins la FFF a de chances de percevoir la totalité du montant prévu au contrat avec ses partenaires (18 millions d’euros par an jusqu’en 2014). La moitié du montant total est sujette à cette mesure. 9 millions d’euros sont donc soumis chaque année à cette variable de 20%. C’est du donnant-donnant. Le sponsor préfère sans doute payer plus et voir son image associée à une équipe de France aimée… plutôt que de bénéficier de cette diabolique ristourne.