Ce n’est pas un partenaire, mais six qu’Annecy 2018 présente d’un seul coup. La candidature haut-savoyarde pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2018 annonce l’arrivée de six nouveaux sponsors : Air France, GDF SUEZ, GL Events, Havas Sports & Entertainment, Institut Merieux et LVMH. A deux mois de la décision finale qui sera prise à Durban en Afrique du Sud, le 6 juillet, ce sursaut de dernière minute sera-t-il suffisant pour emporter la confiance du Comité international olympique ?
Ces arrivées tardives permettent une augmentation du budget d’environ trois millions d’euros, avec un apport de 80% en cash, et le reste en nature selon Charles Beigbeder, président du Comité de candidature, chargé à la fin de l’année 2010 de remplacer au pied levé Edgar Grospiron, démissionnaire face au manque de moyens (justement) de la candidature française.
Plus d’argent pour faire quoi ?
Ces renforts permettent de porter le budget de la candidature à 30 millions d’euros. Depuis début janvier, Annecy 2018 a donc augmenté son budget de 10 millions. Le champion olympique de bosses à Albertville a-t-il provoqué un électrochoc en rendant son tablier ? Nous avons posé au comité de candidature la question de l’usage de ces moyens nouveaux. Difficile d’obtenir une réponse claire. Entre les lignes, nous avons compris que cet apport d’argent frais permet de communiquer davantage sur le dossier, d’utiliser d’autres outils de communication. Au moment de boucler ces lignes, les termes des accords n’étaient pas encore définis. Et pour cause. Air France, GDF SUEZ, GL Events, Havas Sports & Entertainment, Institut Merieux et LVMH, s’ils ont bien autorisé le comité de candidature à communiquer sur leurs noms, n’avaient encore rien signé au moment de l’annonce. Ces entreprises sont connues dans le monde entier, leur implication à nos côtés est une preuve qu’elles croient en nous, cela peut influencer les membres du CIO à l’heure du choix, estime Charles Beigbeder. L’affichage de nouveaux partenariats se veut un message fort destiné à emporter la décision du CIO.
Le plus important est de vendre la candidature
Jusqu’à présent, Annecy 2018 voulait d’abord convaincre en misant sur une certaine modestie. La candidature mettait en avant la tradition des sports d’hiver et l’authenticité de sa montagne afin de toucher au coeur les membres du CIO. La donne a changé. Le recrutement de l’expert britannique en lobbying Andrew Craig, impliqué dans les élections de Vancouver (hiver 2010), Londres (été 2012) et Sotchi (hiver 2014), est un signe qui ne trompe pas. Nous entrons dans une période où le plus important est de vendre la candidature, nous a-t-on expliqué au comité de candidature. L’apport des nouveaux partenaires est, pour le président d’Annecy 2018, le moyen d’être plus efficace dans la promotion internationale de notre candidature durant la dernière ligne droite de la campagne. Si l’argent doit faire la différence, alors le budget d’Annecy 2018 est encore loin d’être compétitif face à ses concurrents. Munich, qui a fait le plein de partenaires depuis longtemps, et surtout PyeongChang sont encore mieux armés. La ville sud-coréenne disposerait de 100 millions d’euros de budget pour sa troisième tentative.
Mais pour Annecy, les jeux restent ouverts. La levée de fonds se poursuivra via des dîners de solidarité à partir du mois de juin. Objectif : montrer au CIO que la mobilisation ne faiblit pas.
Nicolas Bary retenu pour le film de promotion
Réalisateur des Enfants de Timpelbach, Nicolas Bary a été chargé de réaliser le film de présentation pour Annecy 2018. Le film, qui sera diffusé avant la décision finale, doit durer entre 8 et 12 minutes et ne pas dépasser les 660.000 euros de budget. Faut-il voir dans cette annonce le contre-pied de l’échec du dossier de Paris pour l’organisation des JO 2012 ? A l’époque, le film réalisé pour un budget dix fois supérieur avait été critiqué. Sa description d’un Paris de carte postale, bien loin des préoccupations technico-sportives des membres du CIO, avait, selon certains, contribué à la défaite de la candidature française.