Ete 2007, été meurtrier ? Alors que la saison cycliste atteignait son point d’orgue avec le Tour de France, la discipline s’est retrouvée prise en otage par les affaires de dopage ou de législations. Trop c’est trop. Des sponsors jettent l’éponge. Mais tous ne quittent pas le navire…
Ils ont leurs raisons de quitter le cyclisme professionnel ou de rester dans le peloton. Pour certains, les affaires de dopage deviennent trop récurrentes pour être mises de côté. Continuer dans le cyclisme, c’était cautionner une pratique trop répandue et exposer son image à celle de coureurs pris sur le fait. Une version que personne n’affiche officiellement. Le changement de stratégie marketing, l’évolution des marchés ciblés ou bien encore l’arrivée au terme du contrat sont le plus souvent évoqués pour expliquer un retrait. Dont acte.
Le départ de Discovery Channel était prévu de longue date. Pour sa dernière saison cycliste, l’équipe américaine réussit une sortie en beauté avec la victoire inattendue de son coureur, l’Espagnol Alberto Contador, dans le Tour de France. Mais la performance n’a conduit aucun repreneur à se manifester. Après la Grande Boucle, la société texane Tailwind Sports, propriétaire de l’équipe de cyclisme, ex-US Postal, a indiqué qu’elle cesserait ses activités à la fin de la saison 2007. Le départ de son principal partenaire, la chaîne de télévision Discovery Channel, a eu raison de cette équipe créée en 1986 et auréolée de huit victoires individuelles dans le Tour de France, dont sept avec Lance Armstrong.
Moins prestigieuse, l’équipe Gerolsteiner cherche un repreneur. Pendant des semaines, Gerolsteiner s’est interrogé sur son engagement. La société allemande d’eaux minérales a pris sa décision. Elle se désengagera du peloton après la saison 2008 et mettra ainsi fin à son partenariat avec l’équipe du ProTour qui porte son nom depuis 1998. L’évolution de notre gamme de produits nous oblige aussi à changer notre stratégie de communication et le cyclisme ne nous permet plus d’atteindre toute notre clientèle potentielle, a expliqué Jörg Croseck, le directeur du marketing de Gerolsteiner. La marque allemande assure que son retrait n’est pas motivé par les affaires de dopage qui touche le cyclisme, allemand en particulier. Les récentes affaires de dopage ne sont donc pas la raison principale derrière notre décision, même si elles ont contribué à dévaloriser de façon temporaire notre message, a indiqué Jörg Croseck.
Le dopage, Unibet.com n’a pas eu le temps d’être concerné. Ses dirigeants avaient d’autres dossiers à règler. L’équipe belgo-suédoise se retirera du peloton en fin de saison suite à la décision de la société suédoise de paris en ligne de mettre un terme à son parrainage. Une histoire de législation applicable ici, mais pas là. Et le là en question touche la France, pays du Tour, de Paris-Nice, de Paris-Roubaix, etc.
Unibet.com avait obtenu une licence ProTour lui garantissant, en théorie, de participer aux principales courses du calendrier pour les trois années à venir. Mais l’équipe a été écartée notamment des épreuves organisées par Amaury Sport Organisation (ASO), dont le Tour de France, en raison de l’illégalité de la publicité pour les paris en ligne sur le territoire français. Tout cela est regrettable. Notre sponsor avait envisagé d’investir 32 millions d’euros pour quatre saisons. Mais nous avons été victime de la guerre que livre ASO à l’Union cycliste internationale (UCI), peste encore Koen Terryn, manager général de la formation. Malgré ses recours devant la justice, son maillot spécial France, Unibet.com est resté en marge du peloton toute la saison. Toutefois, ses déboires à répétition lui ont valu une publicité incroyable. Plus peut-être que des victoires d’étapes sur le Tour.
Toutes les équipes ne disparaissent pas. Plus touchée que Gerolsteiner par les affaires de dopage, T-Mobile a décidé de continuer à parrainer son équipe cycliste, jusqu’en 2010. Deutsche Telekom, maison-mère de T-Mobile, est présent dans ce sport depuis 1991 d’abord avec l’équipe Telekom jusqu’en 2003, rebaptisée depuis T-Mobile. Avec 12 millions d’euros par an, T-Mobile dispose de l’un des plus gros budgets du peloton professionnel. Mais échaudé par la multiplication des affaires autour de l’équipe, le directeur de la communication sportive de Deutsche Telekom, Christian Frommert, a prévenu que Deustche Telekom se réservait le droit de se retirer immédiatement en cas de nouvelle affaire de dopage au sein de l’équipe.
Un autre fidèle soutien de l’équipe allemande a décidé de continuer. Annoncé partant, l’équipementier sportif Adidas a finalement décidé de poursuivre son engagement et de continuer à équiper la formation T-Mobile et les équipes nationales française et allemande. Cette décision a été prise, parce que nous avons conscience qu’il y a un long chemin à parcourir pour arriver à un sport garanti sans dopage, a expliqué l’entreprise d’Herzogenaurach. On ne peut pas dire mieux.