Les entreprises liées au sport, mais aussi les clubs, organisateurs, fédérations et les sportifs eux-mêmes s’attachent de plus en plus à offrir une image vertueuse, solidaire et écoresponsable. Certains vont très loin. La Française des Jeux propose d’introduire une notation éthique des organisations sportives. Explications.
En vogue dans le monde économique depuis le début des années 2000, la notion de RSE (responsabilité sociétale et environnementale des entreprises) est aussi devenue incontournable dans le milieu sportif. De nombreuses entreprises se sont engagées dans le mécénat sportif social à l’image de la RATP, initiatrice des Mercredis du rugby, pour lutter contre les incivilités, ou du handball pour faire découvrir la discipline aux jeunes filles des quartiers. EDF est pour sa part devenu le principal soutien financier des athlètes handisports.
Le développement durable sous toutes ses formes
Clubs et fédérations ne sont pas en reste. L’Union des clubs de football professionnels (UCPF) a ainsi édité un manuel du match responsable ; la Fédération française de golf vient de rendre son rapport quinquennal sur les économies d’eau sur ses parcours ; la Fédération internationale de l’automobile (FIA) consacre des sommes conséquentes à développer des énergies propres ou à mener des campagnes d’éducation routière dans les pays émergents. A une autre échelle, Ajaccio (Ligue 1) offre son maillot aux Restos du Coeur, imitant le FC Barcelone qui l’avait fait avec l’Unicef en 2006.
La Française des Jeux (FDJ) propose d’aller plus loin. A l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de la Fondation FDJ, le président de la Française des Jeux, Christophe Blanchard-Dignac, propose que les organisations sportives se soumettent à une notation en ce qui concerne l’éthique et la responsabilité sociale.
La FDJ double le budget de sa fondation
Déjà soumise volontairement depuis deux ans à la notation de l’agence Vigeo, spécialisée dans la mesure de la responsabilité sociale, la Française des Jeux suggère que toute entité sportive, fédération, ligue, équipe, épreuve, adhère à cette évaluation qui prend en compte la lutte contre le dopage et la corruption, la relation entre pros et amateurs, l’intégration du handicap et bien sûr les résultats sportifs. La FDJ ne s’arrête pas là. M. Blanchard Dignac annonce le doublement du budget de cette fondation de mécénat en faveur du sport et du handicap, qui passera de 2 à 3,8 millions d’euros par an pour le quinquennat 2013-2017. Soit 18 millions d’euros sur la période. Le prochain quinquennat dépassera les fonds distribués depuis 1993 : 17 millions d’euros à 550 projets et 350 athlètes valides ou handicapés !
Par ailleurs, la Fondation FDJ, par volonté d’ouvrir son conseil d’administration à des personnalités du monde sportif, annonce l’arrivée en son sein du triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, qui avait bénéficié à ses débuts d’une bourse de la Fondation.