Le marcheur Yohan Diniz et le manufacturier Michelin ont signé un partenariat avec Michelin portant sur les quatre prochaines années. Diniz et Michelin vont notamment travailler en commun sur la fabrication de semelles, et donc de chaussures en collaboration avec un équipementier, destinées au grand public, à moyen terme.
Le marcheur a prévu de poursuivre sa carrière jusqu’aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Afin de pouvoir continuer sa carrière, Yohann Diniz a changé son approche en matière de sponsoring avec, à 35 ans, l’après-compétition à l’esprit. Une page s’est tournée après Londres, explique le marcheur. Le 11 août dernier, à Londres, malgré un coup de pompe violent qui le fera heurter les barrières et chuter à demi-conscient, Diniz avait pris la 8e place du 50 km. Avant d’être disqualifié pour un ravitaillement hors zone qui le laissera amer.
Il sait que la situation économique générale ne prête pas à la générosité. En ce moment c’est compliqué, il y en a beaucoup sur le carreau. Il faut apporter quelque chose et coller aux valeurs de l’entreprise à laquelle on s’associe, note Diniz.
Adidas, son équipementier, lui propose en novembre dernier un nouveau contrat, mais seulement pour deux ans. Dans le même temps, des responsables du manufacturier Michelin le contactent, alors que le groupe soutient déjà le perchiste Renaud Lavillenie. C’est vrai que la tenue de route est tout de même importante, parce que ça fait plusieurs fois que je me retrouve la goule par terre, a-t-il expliqué à Aubière, en marge des Championnats de France en salle. Il calcule qu’il marche 7.000 km par an, 70.000 km donc en 10 ans de carrière. A raison de 1,20 m par foulée, ça représente 56 millions de foulées: je crois que je vais pouvoir parler du contact avec le sol.
Le manufacturier lui propose un partenariat de compétences, sur 4 ans, où le marcheur va transmettre son savoir et travailler à la fabrication de semelles en étroite collaboration avec les centres de recherche et de développement de Michelin, dans le monde entier. C’est quelque chose de nouveau, on ne me demandait jamais mon avis avant. Là, il y a l’idée que tout ça va profiter à tous, il y a beaucoup d’attentes sur le marché.
Concrètement, Michelin va essayer de comprendre, souligne Christian Delhaye, directeur des activités Michelin Lifestyle, une filiale à 100% du manufacturier créée en 2000 et basée en Angleterre, dont l’objectif est de développer la notoriété de la marque. A ce titre, Michelin Lifestyle développe les accessoires automobiles, les répliques pour les collectionneurs (affiches, Bibendum), et… des chaussures. Michelin travaille ainsi depuis 10 ans avec Babolat pour le tennis. Le pneu est à la voiture ce que la chaussure est à l’homme, rappelle Christian Delhaye. Diniz et Michelin veulent faire évoluer le domaine de la semelle. Ils vont m’apporter un produit fini en s’associant avec une marque. C’est un nouveau partenariat qui me permet de poursuivre mon chemin alors que l’horizon était bouché. La proposition de Michelin m’apportait autre chose, insiste Diniz. Pourquoi pas un jour une chaussure Yohann Diniz ?, sourit-il.