Depuis le démarrage de l’édition 2012 de Roland Garros, Novak Djokovic arbore de nouvelles couleurs. Le numéro 1 mondial du tennis quitte l’équipementier italien Sergio Tacchini pour rejoindre l’enseigne de mode japonaise Uniqlo.
Novak Djokovic devient l’ambassadeur de la marque Uniqlo (groupe Fast Retailing) pour cinq ans. Une surprise. La marque japonaise, même si elle parrainait déjà le numéro 1 nippon (Kei Nishikori), n’était pas jusqu’ici connue pour être une marque de sportswear. L’accord avec Djokovic sert à démontrer l’ambition du groupe. Uniqlo, reconnue comme une enseigne de mode à prix sages avec des collections colorées, s’est fixée comme objectif de devenir le numéro un mondial de l’habillement d’ici à 2020, devant le Suédois H&M et l’Espagnol Zara (Inditex). Uniqlo ouvrira, pour concrétiser cette ambition, 200 à 300 points de vente dans le monde chaque année alors que la marque ne compte que deux magasins en France, à Paris.
Sergio Tacchini ne pouvait plus assumer les primes de victoires !
Depuis 2009, Djokovic, après avoir porté des tenues Adidas, jouait en Sergio Tacchini. Mais l’équipementier italien (détenu par des investisseurs chinois) a mis un terme au contrat. La marque a été prise de vitesse par les succès de Djokovic. Novak Djokovic a dépassé notre marque, confirme Sergio Tacchini. La marque n’avait plus les moyens de payer les primes prévues pour les victoires en tournoi et la progression au classement mondial. Avec dix tournois gagnés en 2011, dont trois Grands Chelem, Djokovic a totalement changé de dimension l’année dernière.
Djokovic garde ses Adidas
Désormais, le joueur serbe portera sur les courts mais aussi en dehors des tenues Uniqlo. Au lieu de rejoindre les écuries des équipementiers traditionnels du sport, le Serbe a préféré être le numéro 1 tout court auprès d’un groupe de textile, qu’un parmi les autres. Djokovic conservera en revanche ses chaussures Adidas. Uniqlo n’étant pas diversifié dans la chaussure. A terme, la marque japonaise lancera une ligne de sportswear en collaboration avec le joueur. Celle-ci mêlera vêtements utilisables pour le sport et tenues de tous les jours, élégantes et confortables, précise Tadashi Yanai, président de Fast Retailing. Pas question en revanche de se lancer dans la production de produits techniques pour le sport. Notre cible, ce ne sont pas les athlètes de haut niveau, mais les gens dans leur vie quotidienne, résume le directeur artistique d’Uniqlo, Naoki Takizawa. Tadashi Yanai précise que la marque veut intégrer, plus subtilement, des matières techniques inspirées par les sportifs, pour créer les vêtements les plus fonctionnels possible.
Pour justifier de cette accord, Tadashi Yanai a expliqué qu’il avait été séduit par la personnalité de Novak Djokovic, non seulement dans le sport, mais dans son attention aux autres, sa volonté d’améliorer les conditions de vie des gens, notamment à travers une fondation que le numéro 1 mondial a créée pour aider les enfants serbes. Uniqlo a décidé de la mise en rayon d’un UT, Uniqlo T-shirt, dont les recettes seront reversées à la fondation.
Djokovic le grand absent
Dans la dernière livraison du Top 100 des célébrités les plus influentes du monde de Forbes (mai 2011-mai 2012), on trouve cinq représentants du tennis. Deux hommes et trois femmes. Mais si le Suisse Roger Federer (31e au classement avec 52 millions de dollars de revenus) figure dans la liste – le classement Forbes ne prend pas seulement en compte la fortune des heureux élus, mais aussi leur notoriété et leur visibilité dans les médias et sur les réseaux sociaux, ndlr – devant l’Espagnol Rafael Nadal, la Russe Maria Sharapova, l’Américaine Serena Williams et la Chinoise Li Na, Novak Djokovic en est absent. Il a beau être numéro 1 mondial du tennis, le Serbe n’a pas encore tiré tout le bénéfice d’une fantastique année 2011. D’ailleurs, il n’est pas le seul numéro 1 oublié. La Danoise Caroline Wozniacki, numéro 1 mondiale du circuit féminin, n’est également pas dans la liste des 100. Tout l’inverse en somme de la Chinoise Li Na, première joueuse asiatique à inscrire son nom au palmarès d’un tournoi du Grand Chelem, propulsée dans un autre univers depuis son sacre à Roland-Garros en 2011.