Bruno Molinas, Directeur Général d’Havas Sports, fait le point pour La Lettre du Sport sur la situation et les perspectives de son pôle, leader sur le marché français des agences conseil en marketing sportif.
– En quoi vos deux métiers (celui de régie publicitaire et d’agence conseil) sont-ils différents ?
– Ils ne sont pas différents. Ils sont complémentaires. Pour l’entreprise cliente, Havas Sports connaît le monde du sport, alors que les clubs nous demandent notre expertise en matière de communication et marketing. Notre premier métier reste le conseil qui représente 70% de notre marge brute (18 millions d’euros en 2003 pour 100 millions d’euros de chiffre d’affaires). Pour le consulting, nous proposons deux sortes d’approches à nos clients. Soit notre expertise est complète (de l’audit à la mise en oeuvre de la stratégie marketing opérationnelle, benchmarking, etc.), soit nous proposons des services à la carte (relations presse, études de secteur). En tant que régie, nous vendons les droits et prestations (droits TV, licences, etc.) de fédérations (Ligue nationale de rugby et Fédération française de golf par exemple) ou de clubs (Olympique de Marseille et AS St-Etienne). Les deux parties sont indépendantes et notre volonté est de rester dans ces proportions de 70/30.
– Quelles sont les demandes, les attentes des entreprises partenaires du sport qui vous sollicitent ?
– Dans la majorité des cas, les entreprises souhaitent optimiser leur contrat. Le choix du territoire est déjà fait. Le football, le tennis, le rugby, la voile et le cyclisme restent les sports privilégiés. Les entreprises sont aujourd’hui plus averties en matière de sport et elles nous demandent d’apporter notre expertise sur chacun des outils de valorisation des partenariats afin d’en augmenter l’efficacité globale. A nous de mettre le coeur de métier du partenaire au service du club sans oublier la finalité commerciale d’un partenariat.
– Vous faites partie de la division MPG au sein du Groupe Havas. Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ? La croissance externe est-elle à nouveau envisagée ?
Avec 160 collaborateurs, nous détenons déjà 80% du marché du consulting sportif en France. La croissance externe a été bloquée ces deux dernières années. Nous avons achevé en 2003 l’organisation du groupe et son fonctionnement en tant que tel. Il reste encore beaucoup de territoires à conquérir à l’international. Alors que nous sommes déjà présents en Espagne et en Italie, nous allons nous appuyer sur le réseau du groupe Havas pour développer notre expertise à l’étranger. Par ailleurs, nous pensons entrer dans une phase de croissance naturelle au cours des prochaines années avec la programmation de plusieurs événements mondiaux sur le sol européen comme les Jeux olympiques d’hiver à Turin en 2006, la Coupe du monde de football en Allemagne en 2006, la Coupe du monde de rugby en France en 2007, le Championnat d’Europe des nations en football en 2008, organisé conjointement par la Suisse et lAutriche, et évidemment les Jeux olympiques de 2012 si Paris est retenue. Enfin, nous allons également ouvrir ces prochains jours un département Droits TV.