Les Girondins de Bordeaux ne sont pas officiellement relégués en Ligue 2. Disons qu’ils ont tout de même un pied et demi à l’étage en-dessous à une journée de la fin du championnat. Avec la descente, des secousses à tous les étages sont à prévoir. Il n’y a pas qu’avec son public que le club girondin doit se rabibocher. Les relations avec les partenaires apparaissent également fraîches.
Cette saison, les Girondins de Bordeaux ont déjà stoppé leur association avec Winamax, le principal sponsor du club, pour cause de dénigrement trop appuyé dans la communication de l’opérateur de paris sportifs. Les relations avec les partenaires restent un sujet délicat. Dans une lettre, plusieurs partenaires non-identifiés des Girondins reprochent à Gérard Lopez de ne pas être assez présent sur place et de ne pas avoir compensé cette absence par la nomination d’un président délégué. « Depuis le jour de votre arrivée, vous avez souhaité tenir le rôle de président directeur général. Malheureusement, cette fonction primordiale à la réussite d’une équipe a été délaissée, négligée, pour finalement ne jamais être endossée. » Ils reprochent à Gérard Lopez d’avoir « participé grandement à ce naufrage collectif des Girondins […] Votre absence à tous les niveaux, sur la scène médiatique, dans les tribunes, au centre du Haillan, mais surtout auprès des joueurs dans les moments difficiles ou décisifs, est inexcusable ». Les auteurs de cette lettre l’affirment : « Nous ne pouvons accepter d’être partenaires d’un club sans président ni direction. »
Le président girondin a répondu. Selon Sud-Ouest, il rappelle son rôle dans le sauvetage du club l’été dernier : « Je ne partage pas l’appréciation des circonstances que contient ce courrier et qui fait fi des conditions dans lesquelles nous avons, avec mes associés, sauvé le club et avons évité l’ouverture d’une liquidation judiciaire assurée à la fin de saison dernière. […] Je tiens à vous dire que beaucoup d’éléments rapportés à mon sujet relèvent tout simplement du fantasme dans la mesure où mon implication, même si, par tempérament, elle ne prend pas de forme exubérante, est néanmoins très forte. »
Dans l’entourage du club, on s’étonne de la démarche. « Nos partenaires, ce sont les 500 qui ont déjà confirmé leur engagement pour la saison prochaine », souligne le club girondin.
C’est maintenant l’urgence qui prévaut. Il s’agit d’être prêt pour le grand oral avec la Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG), courant juin. Après les 67 M€ de pertes en 2020-2021, l’exercice 2021-2022 ne pourra être sauvé que par du trading de joueurs et par des rentrées d’argent exceptionnelles : un « parachute » prévu par la Ligue de football professionnel (environ 7M€) pour la descente, et un versement de CVC (l’entreprise qui a racheté des parts de la société commerciale de la LFP) de 16,5 M€. Le passage par la L2 va se traduire par des suppressions d’emplois sur la centaine de salariés des Girondins. Mais la plus grande coupe devrait se trouver dans la masse salariale de l’équipe professionnelle. Pour les joueurs, qui n’ont pas de clause libératoire, il est possible de diminuer automatiquement de 20% les salaires. Des négociations peuvent être ouvertes pour une baisse de 50%, avec, en cas de refus, la possibilité pour le joueur de partir libre.