La Ligue nationale de rugby (LNR) vote en faveur du plafonnement de la masse salariale des joueurs à 8 millions d’euros par club dès la saison 2010-2011.
Ce montant a été fixé en fonction des données statistiques sur les masses salariales de la saison en cours, et en retenant un pourcentage d’évolution de 5% par rapport à la masse salariale la plus élevée, précise la Ligue. Autrement dit, la LNR a pris la masse salariale la plus importante du Top 14 lors de la saison 2008-2009 et lui a ajouté 5% pour arriver à ce chiffre de 8 millions d’euros. Cette limitation de la masse salariale est conçu comme un garde-fou. Certains clubs restent très dépendants des mécènes.
Elu à la présidence de la LNR en décembre 2008, Pierre-Yves Revol avait rapidement lancé le chantier concernant la mise en place d’un salary cap pour limiter l’inflation des rémunérations des joueurs et des budgets. A la suite de la mise en place de groupes de travail en avril dernier, diverses réformes avaient été adoptées pour ce championnat, dont la modification des règles d’accession aux demi-finales au Top 14 afin d’intéresser un plus grand nombre de clubs à cette course au Bouclier de Brennus.
Par ailleurs, le fonds de réserve imposé à chaque club a également été modifié : il ne devra plus correspondre à 10% du budget du club mais à 20% de la masse salariale hors charges, ce qui équivaut à le ramener entre 4% et 5% des budgets, a expliqué le président de la LNR, Pierre-Yves Revol. On a revu la base de calcul parce que les clubs qui avaient beaucoup de recettes de droits dérivés ou d’activités diverses étaient obligés de constituer un fonds de réserve sur ces activités-là, ce qui nous est apparu un peu inéquitable, a-t-il justifié.
Compte tenu de la conjoncture économique, pendant trois ans, les clubs auront la possibilité d’abaisser le fonds de réserve à 10% de leur masse salariale, précise encore le président de la LNR. Mais les clubs qui abaisseront leurs fonds de réserve ne pourront le faire que s’ils n’augmentent pas leur masse salariale. S’ils l’augmentent, ils devront le reconstituer à hauteur de l’augmentation de leur masse salariale, a-t-il encore expliqué.
Le rugby veut réduire l’écart avec le football
Interrogé par Le Figaro, Pierre-Yves Revol a estimé urgent, le besoin d’augmenter les droits de retransmission du Top 14. Et notamment de réduire l’écart avec le football. L’enjeu est de taille, prévient le président de la LNR. Les clubs tirent, en moyenne, 50% de leurs recettes du sponsoring. Ils peuvent difficilement aller plus loin. Pour poursuivre leur développement et investir dans de nouvelles infrastructures, mais aussi afin de conserver un Top 14 concurrentiel et, par conséquent, attractif, il est indispensable que les droits télé soient rehaussés de façon significative. Aujourd’hui, entre le football et le rugby, le ratio d’audience est de 1 à 2,5 mais les droits sont d’un rapport de 1 à 20 (NDLR : Canal Plus verse 26 millions d’euros par an pour le Top 14 contre 465 millions d’euros pour la Ligue 1). Cet écart doit être réduit.