La barre des 100 millions d’euros, ce sera pour la prochaine fois. La Ligue nationale de rugby (LNR) attribue les droits télévisuels du Top 14 de 2019 à 2023 en exclusivité à Canal+ pour 97 millions d’euros en moyenne par saison, une somme record. La manne devrait permettre au Championnat de France de rester la compétition phare du rugby des clubs dans le monde.
Diffuseur historique du championnat de France (depuis 1998), Canal+ était déjà détenteur de ces droits, obtenus en janvier 2015 jusqu’en 2019 pour un montant alors déjà record de 74 millions d’euros en moyenne par saison. La LNR avait décidé dès mi-avril de lancer un nouvel appel d’offres, examinées ce jour (jeudi) par le comité directeur de la Ligue, au lendemain de la clôture des candidatures, a précisé la LNR. Outre Canal+, BeIn sports avait déposé une offre selon la LNR qui n’a pas précisé le montant.
Une augmentation de 23,7%
Avec 97 millions d’euros par an, à partir de 2019, le Top 14 s’approche de la barre symbolique et objectif déclaré des 100 millions qu’espérait la Ligue. Pour 388 millions d’euros au total donc, Canal+ diffusera tous les matches de la saison régulière, dont quatre matches décalés par journée, les barrages, les demi-finales et la finale en accès payant (les droits de diffusions de la finale en clair seront commercialisés ultérieurement). La chaîne cryptée proposera également plusieurs magazines hebdomadaires dédiés au Top 14, dont un magazine diffusé en clair sur Canal+ le dimanche à l’issue de chaque journée. Si les chiffres présentés restent loin de ceux affichés pour le football (726,5 M par an pour la période 2016-2020 de Ligue 1), ils témoignent néanmoins d’une montée en puissance continue du rugby qui devrait permettre au Top 14 de conserver le leadership mondial. En Angleterre, la chaîne BT avait détrôné en 2012 l’opérateur historique Sky en signant un chèque de 152 millions d’euros pour diffuser le championnat de 2013 à 2017. Soit 38 millions d’euros par an. En avril 2015, la Pro D2 avait elle aussi bénéficié d’un grand bond en avant, avec des droits multipliés par six pour passer de 1 à 6,2 millions d’euros par an.
SFR a jeté l’éponge, mais beIN Sports a bien déposé une offre
La LNR, qui avait fixé un prix de réserve à 90 millions d’euros par saison, avait largement anticipé son appel d’offres par son besoin de visibilité sur ses ressources et sur les conditions d’exposition audiovisuelle du Top 14. La LNR évoquait également la recomposition du paysage des chaînes sportives. Le rapprochement en cours entre Canal + et beIN Sports, qui attend encore une validation de l’Autorité de la concurrence, mais aussi l’émergence de SFR (Altice) ou la prise de contrôle d’Eurosport par le groupe américain Discovery. SFR n’a pas déposé d’offre, espérant contrer le rapprochement Canal+/beIN Sports. Ce nouveau partenariat, avec son diffuseur historique, confortera l’exposition audiovisuelle et le développement économique du Top 14, s’est félicité la LNR. Surtout, il renforce la ligue vis-à-vis des clubs avant la présentation de son plan stratégique pour les prochaines années. Il permettra à la LNR et aux clubs professionnels de disposer de la visibilité nécessaire à la mise en oeuvre des projets de développement inscrits dans le plan stratégique à horizon 2023, qui sera adopté à l’issue de la saison, soit le 9 juillet lors de son assemblée générale, rappelle d’ailleurs la LNR.