Les conseilleurs ne sont pas les payeurs dit l’adage. Mais lorsque Daniel Bilalian donne des conseils à la Ligue nationale de rugby (LNR) concernant les droits de retransmission du Top 14, celle-ci serait avisée de les écouter. Dans un court entretien accordé à L’Equipe, le directeur des sports de France Télévisions explique pourquoi le service public ne participera pas à l’appel d’offres pour le championnat de France de rugby… et pourquoi la LNR a tout intérêt à maintenir les meilleures relations avec Canal+ et à ne pas trop découper son offre.
Que dit Daniel Bilalian ? Tout simplement que France Télévisions ne contestera pas le quasi-monopole de Canal+ sur la diffusion Top 14, le service public n’ayant pas vocation à diffuser le championnat de France des clubs. Ni du rugby, ni d’aucune autre discipline. Les championnats de France, que ce soit de rugby ou de football, ne sont pas des événements qui conviennent à des télés généralistes, juge Daniel Bilalian. C’est une erreur d’analyse de penser augmenter les recettes en découpant trop l’appel d’offres, estime encore le responsable de France Télévisions. Il faut que le Top 14 s’arrange avec les télévisions payantes.
De toute façon, si France Télévisons ou d’autres chaînes en clair prenaient un certain nombre de matches, cela déséquilibrerait le package destiné à une chaîne payante, continue-t-il. Et, à l’arrivée, la LNR obtiendrait peut-être un peu plus d’argent de notre part, mais moins du diffuseur principal, et aurait moins de recettes au total. Ce qui le conduit à la conclusion que pour avoir le Top 14, il faut avoir une chaîne payante de sport.
Toutefois, France Télévisions ne ferme pas la porte au rugby professionnel français. Ce qui nous intéresse, c’est la finale, pour laquelle nous serons candidats, et éventuellement une demi-finale, précise Daniel Bilalian. On n’a pas vocation, commercialement parlant, à s’engager au-delà de ça. A bon entendeur.