On n’a jamais vu autant de rugby féminin à la télévision que lors de la dernière Coupe du monde, dont la France a été demi-finaliste. Un pari éditorial pour France Télévisions récompensé par des audiences records.
Diffusée mardi 22 août en prime time et en direct sur France 2, la demi-finale de l’équipe de France face à l’Angleterre (défaite 20-3), a été suivie en moyenne par plus de 3 millions de téléspectateurs pour 15,1% de PdA, avec un pic à 3,5 millions de téléspectateurs. Il s’agit du nouveau record d’audience historique pour un match d’une compétition féminine de rugby.
La compétition a bénéficié d’une médiatisation nouvelle. Dans le cadre du plan de féminisation décidée par le précédent gouvernement, France Télévisions a pris le risque d’offrir du temps d’antenne en prime time au rugby féminin. Pour la première fois, deux matchs des Bleues ont été diffusés le soir sur une chaîne historique comme France 2. Cinq jours avant la défaite contre l’Angleterre, la victoire sur l’Irlande avait réuni 2,4 millions de téléspectateurs. Des chiffres bien supérieurs à ceux de France 4 lors des rencontres contre le Japon (674.000) et l’Australie (59. 000).
Moins de 100.000 euros
Le parcours médiatique du rugby féminin est impressionnant. Le premier passage télé remonte à mars 2012, sur France 4, pour un match du Tournoi des six nations contre l’Angleterre. Il aura fallu attendre 2015 pour que soit diffusé sur Eurosport un match du Top 8, le championnat de France, dont la chaîne a diffusé neuf rencontres en 2016-2017.
L’enjeu est d’importance pour le rugby, si longtemps associé aux seules représentations masculines. En 2014, la diffusion du Mondial féminin, organisé à domicile, avait eu des conséquences positives : 19.000 joueuses sont licenciées aujourd’hui, contre 12.000 il y a trois ans. Pour les chaînes, ces programmes présentent un avantage : leur coût. France TV et Eurosport avaient payé moins de 100.000 euros pour codiffuser le Mondial 2014.