Par la voix de son président Florian Grill, la Fédération française de rugby (FFR) a annoncé avoir lancé une procédure en justice à l’encontre de son ancien équipementier Le Coq Sportif pour des impayés.
La marque française avait été choisie en 2017 pour habiller les équipes de France et du rugby amateur de 2018 jusqu’au terme de la saison 2023-2024. Depuis, Adidas a repris le marché. « Ils nous doivent 5,3 M€ au titre de contrat de sponsoring, de royalties non réglées, d’intérêts de retard », a expliqué Florian Grill. Les représentants de la société sont convoqués le 27 septembre devant le Tribunal de Commerce de Paris. « On a fait plusieurs plans d’apurement de la dette du Coq sportif », a ajouté le patron de la FFR. « Aucun de ces plans n’a été respecté et on arrive à un moment où on les assigne en liquidation judiciaire. S’ils veulent sortir de la liquidation judiciaire, qu’ils nous règlent. »
« Quand on est arrivés à la fédération (en juin 2023, NDLR), on était déjà à plus de 4,6 M€ », a-t-il détaillé. La Fédération serait prête à transiger dans la mesure où elle est couverte à hauteur de 3 M€ par une garantie à première demande. Les procès-verbaux du Bureau fédéral de la FFR pointent les difficultés rencontrées avec Le Coq Sportif. Outre des problèmes de livraison d’équipements, il a été précisé en août que « Le Coq Sportif est incapable de payer » et que la procédure d’assignation judiciaire était sur les rails. En difficulté financière, le PDG avait admis en juillet 2023 être à la recherche de 30 M€.
Sur l’exercice 2023, le chiffre d’affaires du Coq sportif a fondu de 20 M€ à 121 M€, associé à une perte de plus de 28 M€ que la maison-mère, Airesis, a imputé à un repositionnement dans le secteur des chaussures. Airesis a affiché une perte de 36 millions de francs suisses (37 M€) en 2023. « On a eu beaucoup de peine avec la chaussure les trois dernières années, ce qui a engendré des difficultés, des résultats un peu négatifs », a reconnu mercredi sur BFM Business Marc-Henri Beausire, le PDG du Coq sportif. « Aujourd’hui, toutes ces catégories fonctionnent extrêmement bien », a ajouté le dirigeant suisse, expliquant avoir une croissance sur le textile de 20 à 30 % depuis les Jeux olympiques de Paris 2024 où Le Coq sportif équipait la délégation française.
La FFR, elle, faisait savoir au début de l’été qu’elle essuyait des pertes structurelles à hauteur de 17 M€ et un déficit total de 35 M€ sur la saison 2023-2024. Une situation délicate liée à un dérapage budgétaire de la Coupe du monde 2023 organisée en France.