FAST sport, le centre de formation professionnelle leader en marketing sportif, vous propose de découvrir le parcours de Gaël Arandiga, directeur de Provale, le syndicat des joueurs professionnels de rugby. Un secteur en pleine mutation où le professionnalisme a changé la donne pour tous les acteurs.
Vous êtes directeur de Provale, le syndicat des joueurs de rugby, quel est votre parcours ?
Treize ans comme joueur de rugby, de Narbonne à Bordeaux avec pour les clubs les plus emblématiques Perpignan et Montpellier. J’ai débuté ma carrière à 20 ans, en 1995, donc avant le professionnalisme, et à l’époque se former à un métier était impératif ! Je me destinais à une carrière de professeur d’EPS mais les contraintes sportives m’ont conduit vers une maîtrise de management du sport. En 2007, quand Franck Bellot m’a proposé de lui succéder au poste de directeur de Provale j’ai saisi l’opportunité et mis un terme à mon contrat de sportif pour relever ce challenge. Ma reconversion a donc été anticipée et je suis resté proche de mon sport…
En quoi consiste la mission de Provale auprès des joueurs ?
Le syndicat compte environ 800 adhérents, soit 75 % des effectifs sportifs professionnels, ce qui constitue une très bonne représentativité. Nous intervenons essentiellement sur les problématiques juridiques à travers la convention collective : les assurances, la prévoyance collective, la structure des rémunérations, les congés. Notre point fort, c’est aussi une gestion anticipée de la reconversion via notre structure dédiée, l’agence XV. En résumé, Provale articule son action autour de la prévention, l’éducation, la projection.
Quels types de services offrez-vous aux joueurs ?
Depuis 18 mois, nous avons développé une cellule d’accompagnement qui constitue une alternative au métier d’agent sportif avec pour particularité d’être basée sur la responsabilité du joueur. Je m’explique : nous assistons le joueur dans son approche auprès des clubs, mais en le responsabilisant dans sa décision finale et en le plaçant au cur de la négociation. La cellule reste en backoffice pour le conseiller au mieux de ses intérêts dans la gestion de sa carrière. Et nous sommes de plus en plus impliqués sur les aspects santé. Avec le sport spectacle et le professionnalisme, le rugby évolue et les joueurs ont à faire face à de nouvelles problématiques de santé sur lesquelles nous les aidons.
Quelle est votre mission de directeur et comment est structuré Provale ?
J’assure une mission transversale ! Je suis à la fois manager en interne et j’assure un rôle de représentation des intérêts des joueurs auprès des instances fédérales (FFR et LNR). Avec mon président, Mathieu Blin, j’interviens dans les grandes négociations liées à l’évolution du rugby (les calendriers internationaux, la réglementation
). L’équipe Provale compte 6 collaborateurs au total, dont 3 chargés de mission sur le terrain pour s’occuper du réseau constitué par nos 60 joueurs-correspondants.
La Coupe du Monde en Nouvelle Zélande débute le 9 septembre, Provale a-t-il un rôle à jouer dans la compétition ?
Nous sommes au cur de la Coupe du Monde, mais plutôt en amont ! Nous sommes l’Interlocuteur principal de la FFR pour la négociation des primes et nous travaillons aussi à l’international avec l’IRPA (International Rugby Player Association) sur les conditions de participation des joueurs à la Coupe du Monde et d’ailleurs nous sommes déjà en discussion avec l’IRB pour l’édition 2015 ! Nous souhaitons qu’une part des bénéfices revienne aux acteurs du spectacle sportif : les rugbymen.
Profitez-vous des dispositifs de la formation professionnelle pour l’équipe Provale ?
Nous sommes force de proposition pour les joueurs en les sensibilisant à la formation tout au long de leur carrière (utilisation du Dif, budget CIF
), nous essayons donc logiquement de l’appliquer en interne ! Parmi les joueurs adhérents à Provale, nous avons des joueurs étrangers, donc parler anglais fait partie de nos axes de formation pour l’équipe !
Selon vous, qu’a changé la professionnalisation du rugby dans la relation entre le joueur et les sponsors ? Y a-t-il une notion de droits et devoirs du sportif envers son partenaire ?
Je ferai la différence entre les internationaux à forte notoriété qui s’entourent de professionnels pour la gestion de leur image individuelle et le joueur dans le cadre du club dont la relation dépend de son employeur. Quoi qu’il en soit, Provale prône une relation de réciprocité avec les partenaires, notamment dans un objectif de reconversion. Les contacts et le réseau se constituent sur le terrain, quand les capitaines d’industrie ont les yeux rivés sur le match ! Mais force est de constater que le rugbyman n’est pas encore aussi bankable qu’un footballeur…
Marine Lallement