Pour la première fois, Tony Parker est classé numéro 1 au Top 50 des salaires des champions français publié par L’Equipe Magazine. Le meneur de jeu de l’équipe de France est le premier athlète non joueur de football à occuper cette première place.
C’était devenu une coutume. Les footballeurs ont toujours dominé ce classement. Zinedine Zidane pendant longtemps, puis Thierry Henry (les deux anciennes stars de l’équipe de France se sont partagées la tête ce palmarès entre 2004 et 2011, ndlr), avant que Franck Ribéry et Karim Benzema ne prennent le relais. Mais l’avènement de Tony Parker était annoncé. Patiemment, il a étoffé son palmarès (trois titres de champion NBA, un championnat d’Europe remporté avec l’équipe de France) tout en conduisant une stratégie marketing qui l’amène aujourd’hui à cette première place. En 2013, entre son salaire aux San Antonio Spurs, les primes et les contrats de sponsoring avec une douzaine de marques partenaires (dont Renault et Peak, l’équipementier sportif chinois qui lui versera 10 M sur cinq ans), Parker (second du classement 2012 avec 12,4 M) a gagné 14,2 millions d’euros. Les partenaires de Parker pèsent désormais près de 5 millions d’euros par an. Ses revenus ont progressé de 1,8 million d’euros en 2013.
Dans le classement, le champion d’Europe devance un autre champion d’Europe, des clubs, Franck Ribéry (12,6 millions d’euros) et Karim Benzema (12,2 M), qui perd donc deux places en une année (l’attaquant du Real Madrid affichait 13 M de revenus pour 2012). A la différence de Tony Parker, Franck Ribéry et Karim Benzema tirent l’essentiel de leurs revenus de leur contrat avec leur club, nous explique David Loriot, coauteur du dossier dans L’Equipe Magazine. En réalisant le triplé Ligue des champions-Championnat-Coupe d’Allemagne, Ribéry a multiplié les primes l’année dernière. Parker a également un contrat important avec les Spurs, mais la bonne image des joueurs de basket et sa stratégie de cibler le marché français lui ont rapporté plusieurs contrats de sponsoring. Les footballeurs sont toujours dans une phase de rédemption.
Yoann Gourcuff, toujours dans le Top 10
Dans le Top 10, on retrouve trois basketteurs, confirmant la montée en puissance de la balle orange. Trois joueurs de NBA bien sûr avec Parker, Joakim Noah (4e du classement avec 11 M) et Nicolas Batum (6e, 9,2 M). On remarque aussi la disparition de Sébastien Loeb. Mais le pilote alsacien est remplacé par un autre pilote automobile, Sébastien Ogier à la 9e place. Sans avoir la même reconnaissance que Loeb auprès des partenaires, Ogier tire avantage de son contrat avec Volkswagen de près de 4 millions d’euros par an, décrypte David Loriot. Tous les pilotes automobiles ne sont pas logés à la même enseigne. Malgré son statut de pilote titulaire en Formule 1, Romain Grosjean, pilote Lotus (six podiums en 2013 et une 7e place finale au classement des pilotes), ne pèse qu’un million d’euros de revenus de salaire, en dessous de la moyenne des salaires en F1 estimé à 4,7 millions d’euros par an. Il n’entre pas dans le Top 50, dont l’accès est fermé par le joueur de football Mathieu Debuchy avec 2,9 millions d’euros. On remarquera d’ailleurs que le football reste encore le sport ultra dominant. Son contingent recule légèrement avec 40 invités cette année (7 dans le Top 10), contre 43 l’an passé. Symbole dune époque que les clubs veulent oublier : Yoann Gourcuff (10e du classement), malgré une nouvelle saison blanche à l’Olympique Lyonnais, continue dapparaître dans le Top 10. Il est le premier représentant de la Ligue 1 avec 6,6 millions d’euros de revenus, notamment grâce à un contrat qui progresse mécaniquement chaque année (475.000 euros brut mensuel l’an passé).
Parker doit renégocier son contrat avec les Spurs
Dans ce Top 50, une femme apparaît pour la première fois depuis cinq ans et Laure Manaudou. Il s’agit de Marion Bartoli avec 3,1 millions d’euros ! Elle bénéficie de sa victoire à Wimbledon, avec un prize-money de 1,9 million d’euros. Elle aurait sans doute été classée plus haut (46e) sans l’arrêt de sa carrière à la suite de son succès à Londres. Outre les prize-money envolés, elle a également perdu le bénéfice de contrats marketing dans la foulée de son été anglais. Si Bartoli est appelée à s’effacer dans le prochain classement, Parker (deuxième du classement six années de suite et victime du lock-out en NBA lors de la saison 2011-2012) peut s’installer à la première place durablement. Il lui reste un dernier contrat à négocier, rappelle le journaliste de L’Equipe. Plusieurs meneurs de jeu en NBA gagnent plus que lui sans avoir le même rendement. Pour services rendus, les Spurs devraient lui offrir un contrat entre 15 et 16 millions de dollars par an. Son contrat en cours, signé en 2011, lui rapporte 9,4 millions de dollars par an aujourd’hui. Il restera tout de même à bonne distance du record absolu détenu par Thierry Henry avec 18,8 millions d’euros en 2009. La surprise l’an prochain devrait venir de Victor Dubuisson. En 2013, le golfeur a généré 2,3 millions d’euros de revenus, ses performances au plus haut niveau sur le circuit PGA et sa reconnaissance sur le marché américain vont lui ouvrir des portes.