Si durant les épreuves, le géant mondial du sport installera son camp de base au centre Pompidou, Nike a investi la semaine dernière le Palais Brongniart à Paris. D’immense statues installées devant les colonnes du bâtiment célèbrent les stars sponsorisées par l’équipementier qui fait des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 une priorité.
A cette occasion, le groupe, critiqué ces derniers mois pour son manque de nouveaux produits sortant du lot, a fait étalage de sa technologie. Dans ce qui était la Bourse de Paris il y a quelques années, le numéro un mondial du sport a donc réuni ses équipes et plusieurs centaines d’invités autour de grands noms du sport. Sur le devant du Palais, Nike a installé des statues géantes orange de certains ambassadeurs : LeBron James, Alexia Putellas, Bebe Vio, Kylian Mbappe, Sha’Carri Richardson et Victor Wembanyama. Chaque statue mesure entre 8 et 11 mètres de haut. Un QR Code permet d’accéder à du contenu en réalité augmentée pour « découvrir les athlètes en action et leurs chaussures à air comprimé ». A l’intérieur, un écran géant d’une trentaine de mètres de long et de 5 mètres de haut a dévoilé les nouveaux modèles de chaussures avant de révéler les sportifs en tenue olympique.
A l’occasion de cette journée, nombre de directeurs et créatifs sont venus spécialement de Portland, où se situe le siège mondial de Nike, pour présenter les chaussures et équipements développés ces derniers mois pour les Jeux olympiques de Paris 2024. « Grâce aux technologies à notre disposition au sein de notre centre de recherche, nous captons les informations sur les athlètes et nous les transformons en données exploitables, indique Janet Nicholl, vice-présidente en charge de l’innovation. L’ingénierie nous permet de travailler sur les produits quasiment pixel par pixel et de développer des kits s’adaptant au plus près des besoins. Ces process nous permettent aussi d’avoir beaucoup plus de propositions et d’aller beaucoup plus vite dans la réalisation. »
« Pour les produits performances de l’athlétisme par exemple cela nous permet d’avancer sur des adaptations pour les zones de respirabilité, explique Amy Montagne, en charge de l’activité féminine de Nike. Mais les JO ont aussi introduit de nouveaux sports comme le skate et le breakdance. Les athlètes ont besoin de produits performances mais aime des silhouettes lifestyle. »
Ce qui n’empêche pas des ratés monumentaux. La présentation des tenues des athlètes américains de Nike a suscité une vague de critiques et déclenché une véritable polémique. En cause, la tenue féminine, jugée trop échancrée à l’entrejambe. L’ancienne championne américaine du 5.000 m Lauren Fleshman (80.000 abonnés sur Instagram), sponsorisée par Nike tout au long de sa carrière, s’est fendue d’un long post dans lequel elle estime que « les athlètes professionnelles devraient être capables de concourir sans consacrer d’espace cérébral à une vigilance constante du pubis ou à la gymnastique mentale consistant à exposer chaque partie vulnérable de votre corps ». La championne de saut à la perche Katie Moon a également commenté la tenue qu’elle juge en premier lieu « préoccupante ». « Je veux être claire et commencer par dire que ce qui était montré sur le mannequin était préoccupant et justifiait la réponse qu’il a reçue », écrit-elle, avant d’ajouter qu’un large choix est offert aux athlètes, qui peuvent aussi porter la tenue masculine si elles le préfèrent. Un argument mis en avant par la fédération américaine d’athlétisme (USATF) qui a rappelé que les athlètes américaines auront de multiples choix de tenues. « Les tenues américaines révélées jeudi (11 avril, ndlr) ne sont que deux choix parmi les multiples options proposées aux athlètes, 50 pièces uniques, pour les Jeux olympiques », indique l’USATF.